Un militant écologiste de longue date, André Bélisle, fonde ses espoirs sur le nouveau premier ministre Justin Trudeau pour que le pays prenne un virage vert pour stimuler l'économie canadienne.

La participation de M. Trudeau au Forum économique de Davos, qui a pris fin samedi en Suisse, a attiré l'attention du président de l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA).

En entrevue à La Presse Canadienne, M. Bélisle a dit qu'il a trouvé très intéressant d'entendre le nouveau premier ministre canadien affirmer sur la scène internationale que l'économie canadienne ne passait pas uniquement par ses ressources naturelles, en contraste avec le précédent gouvernement conservateur qui présentait le Canada comme une puissance énergétique. Le président de l'AQLPA croit que M. Trudeau doit maintenant passer de la parole aux actes.

L'écologiste est convaincu que ce n'est pas le pétrole des sables bitumineux de l'Alberta qui va remettre l'économie canadienne sur la bonne voie, mais bien les énergies vertes renouvelables. Pour lui, nul doute que le Canada doit se tourner vers les énergies vertes qui, elles, ne connaissent pas de fluctuations de prix, comme c'est le cas pour les cours du pétrole.

D'ailleurs, il dénonce les critiques venant de l'Ouest canadien après l'opposition des 82 municipalités de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) au projet de pipeline de TransCanada permettant le transport du pétrole des sables bitumineux de l'Alberta vers l'est du pays.

Si M. Bélisle trouve «très arrogant» que les Québécois se fassent traiter de «quêteux» et «d'adeptes de la péréquation» dans certaines de ces critiques, il estime que les Albertains n'ont qu'eux-mêmes à blâmer puisqu'ils se sont mis à produire du pétrole des sables bitumineux bien au-delà de leur capacité de transport et que là ils sont pris avec des surplus incroyables.

Il ajoute que leur intérêt pécuniaire ne doit pas être plus important que la sécurité des gens, se rangeant ainsi derrière la CMM qui veut éviter la contamination de la source d'eau potable de plus de 4 millions d'habitants advenant une rupture de l'oléoduc Énergie Est.

Pour toutes ces raisons et bien d'autres encore, l'écologiste croit que le gouvernement fédéral doit prendre un virage vert que ce soit pour des raisons économiques, de santé ou d'environnement.

André Bélisle est donc prêt à laisser la chance au nouveau gouvernement libéral de Justin Trudeau de se démarquer en la matière, mettant toute partisanerie politique de côté, lui qui a essuyé un revers dans la circonscription de Bellechasse-Les Etchemins-Lévis, dans la région de Québec, où il s'était présenté sous la bannière du Parti vert du Canada lors des élections du 19 octobre. M. Bélisle est arrivé bon dernier, obtenant 3,2% des suffrages dans ce comté, où le conservateur Steven Blaney a été réélu.