Comparativement à une quinzaine d'autres pays, le Canada ne brille pas en matière d'innovation. Le Québec se débrouille un peu mieux. C'est du moins ce que constate le Conference Board du Canada dans un rapport qui se base sur 10 critères pour mesurer l'innovation.

Le Canada en milieu de peloton

Le Canada n'occupe que le 9e rang dans un palmarès qui compte 16 pays, loin derrière les premiers de classe, la Suède, le Danemark et la Finlande. Le Conference Board note toutefois que le pays s'est amélioré: l'année dernière, le Canada était en 13e position.

Or, une partie de cette amélioration est liée à une mauvaise performance en Europe. C'est ainsi qu'en 2009, le Canada traînait au 14e rang en fait d'investissements de capital de risque. En 2013, le Canada est passé au 2e rang, notamment en raison du ralentissement des investissements dans les pays européens depuis la récession.

Le Québec s'en sort mieux

Le Conference Board a élaboré un palmarès comprenant les 10 provinces canadiennes en plus des 16 pays du palmarès original. L'Ontario se retrouve au 5e rang, mais le Québec s'en sort assez bien avec une 8e position, bien avant l'Allemagne, le Japon et la France. Le Québec affiche une bonne performance, notamment en fait d'investissements de capital de risque et de recherche et développement du secteur public. Ça va beaucoup moins bien en ce qui concerne l'obtention de brevets, la création d'entreprises et la productivité au travail. Le Québec peut toutefois se consoler: l'Île-du-Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick font bien pire et se retrouvent bons derniers.

Le poids disproportionné de 12 entreprises

Selon le Conference Board, les investissements du secteur privé en recherche et développement constituent un important critère d'innovation. Or, au Canada, 12 entreprises sont à l'origine de 49% de toutes les dépenses privées en recherche et développement. Il s'agit de Bombardier, BlackBerry, Magna International, BCE, Pratt&Whitney Canada, IBM Canada, Rogers Communication, Canadian Natural Resources, Atomic Energy of Canada, CGI et Apotex. Cette concentration inquiète le Conference Board: si l'une de ces grandes entreprises diminue ou élimine ses investissements, le Canada aura encore plus de difficulté à rattraper le retard qu'il affiche déjà par rapport aux autres pays.

Avenues à suivre

Le Conference Board invite les gouvernements et les entreprises à stimuler les dépenses en recherche et développement, dans les technologies de l'information et dans le capital de risque. L'organisme suggère notamment aux gouvernements de vérifier si les mesures d'incitation fiscales et les aides directes qu'ils offrent aux entreprises stimulent vraiment les investissements. Le Conference Board recommande également de favoriser la concurrence dans le domaine des technologies de l'information pour favoriser une baisse des coûts et ainsi un plus grand recours à ces technologies. L'organisme propose finalement de renforcer les compétences en gestion. Aux États-Unis, 48% des gestionnaires sont titulaires d'un diplôme universitaire. Au Canada, ils ne sont que 35%.