L'inflation annuelle canadienne a légèrement accéléré en juin, les prix des aliments - ceux de la viande en particulier - et les coûts liés au logement ayant grimpé, ce qui a été partiellement contrebalancé par la baisse des prix de l'essence.

L'indice des prix à la consommation a augmenté de 1,0% au cours de la période de 12 mois se terminant en juin, alors que sa croissance avait été de 0,9% en mai, a indiqué vendredi Statistique Canada.

Cette hausse concorde avec les prévisions des économistes, selon Thomson Reuters.

Le dévoilement de ces chiffres survient alors que la Banque du Canada a annoncé, mercredi, qu'elle abaissait son taux d'intérêt directeur d'un quart de point de pourcentage, à 0,5%. La banque centrale a également revu à la baisse ses prévisions de croissance économique pour cette année.

Lorsqu'elle a expliqué sa décision, la Banque du Canada a dit s'attendre à ce que l'inflation reste en deçà de la barre de 2% jusqu'au début 2016, tandis que l'inflation de base devrait rester aux environs de 2%.

Cependant, l'inflation de base a atteint 2,3% le mois dernier, a précisé vendredi Statistique Canada. Les économistes attendaient en moyenne une inflation de base de 2,2%.

L'économiste principal de la Banque de Montréal, Benjamin Reitzes, croit qu'une bonne partie de l'augmentation des prix pourrait être attribuable à la chute du huard.

«Il est clair que la faiblesse du dollar canadien a un impact et le fait que le dollar se soit affaibli davantage ces dernières semaines laisse croire que nous continuerons d'en voir les effets dans les chiffres sur l'inflation des mois à venir», a-t-il estimé.

Mais selon l'économiste, la Banque du Canada voit au-delà de l'impact de la faiblesse du huard et d'autres facteurs temporaires sur l'inflation.

Outre ce qu'elle a décrit comme des «effets transitoires» - incluant le recul du dollar canadien -, la banque centrale a jugé que la tendance sous-jacente de l'inflation se situait aux environs de 1,5 à 1,7 %.

Le dollar canadien a cédé environ 10% vis-à-vis du billet vert américain depuis le début de l'année, ce qui fait grimper les prix des biens importés depuis les États-Unis, le plus grand partenaire commercial du Canada.

Vendredi, le huard s'est déprécié de 0,1 cent US à 77,0 cents US.

L'économiste David Madani, de Capital Economics, a noté que la hausse des prix dans la catégorie des loisirs, de la formation et de la lecture avait contribué à la croissance de l'indice de base, ce qu'il a attribué à la faiblesse du huard, qui a fait grimper le prix des voyages aux États-Unis.

En excluant les prix de l'énergie, l'inflation s'est établie à 2,1%, les prix ayant progressé dans sept des huit grandes catégories par rapport à l'an dernier.

Statistique Canada a révélé que l'indice des prix des transports avait diminué de 2,6% au cours de la période de 12 mois se terminant en juin, les prix de l'essence ayant reculé de 14,1% en juin comparativement au même mois un an plus tôt.

Cependant, d'un mois à l'autre, les prix de l'essence ont augmenté de 6,0% en juin, après avoir progressé de 5,5% en mai.

En juin, les consommateurs ont déboursé 3,4% de plus pour les aliments comparativement au même mois un an plus tôt, le prix de la viande ayant augmenté de 6,6%. Les prix des produits laitiers, des fruits frais et des produits de boulangerie ont également augmenté.

L'indice du logement a affiché une hausse de 1,0%. Cette accélération a été entraînée principalement par une augmentation des prix de l'électricité. Les coûts de l'assurance habitation et de l'assurance hypothécaire du propriétaire ont également connu une hausse plus forte en juin qu'en mai.

En ce qui a trait aux différentes régions du pays, les prix ont progressé par rapport à l'an dernier dans neuf provinces - l'Île-du-Prince-Édouard ayant affiché le seul recul, avec une baisse de 0,1%. La plus forte hausse des prix a été observée en Saskatchewan, avec une inflation de 1,9%. L'Alberta suivait avec un gain de 1,7%.