La récente hausse des prix du pétrole et du taux de change a ajouté encore plus d'incertitude vis-à-vis de la direction de l'économie du pays, a indiqué mardi le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz.

Dans le texte préparé d'un discours qui devait être prononcé à Charlottetown, M. Poloz a indiqué que la banque centrale devrait surveiller attentivement la façon dont les entreprises et les ménages réagissent à ces changements et aux autres développements financiers dans les mois à venir.

«Je me dois bien sûr de souligner à quel point les perspectives sont incertaines», a indiqué M. Poloz dans son discours pour la Chambre de commerce du Grand Charlottetown.

Le gouverneur dit toujours espérer que l'économie - qui n'a pas fini de se remettre du plongeon des cours du pétrole à la fin 2014 - puisse rebondir au deuxième trimestre, après avoir prédit une croissance nulle pour les trois premiers mois de l'année.

La chute des prix du pétrole a forcé la banque centrale à abaisser son taux d'intérêt directeur d'un quart de point à 0,75% en janvier, dans l'espoir que cela puisse atténuer l'impact de cette situation pour le Canada, un exportateur de pétrole. Ce changement, qui n'était pas attendu par les observateurs, a pris les marchés par surprise.

M. Poloz a averti mardi qu'il était toujours possible que les bas prix du pétrole aient un impact plus important que prévu sur l'économie.

«Même s'il était évident que le choc des prix du pétrole constituait un revers, il a été difficile d'évaluer à quel point il nous a fait dévier de notre trajectoire et combien de temps il faudra pour nous remettre sur la bonne voie», a-t-il affirmé.

«Les événements récents font nettement ressortir que nous vivons dans un monde incertain.»

Mais le gouverneur a aussi souligné l'émergence de signaux positifs dans les plus récentes données économiques. Il a notamment évoqué les signes prometteurs dans l'exportation de produits autres que l'énergie, dans le tourisme et sur le marché de l'emploi, qui a vu un recul dans le chômage à long terme.

M. Poloz dit espérer observer une augmentation des investissements des entreprises, alors que les sociétés existantes améliorent leurs activités et que de nouvelles firmes sont créées. Les nouvelles entreprises, a-t-il ajouté, ont tendance à être plus productives, plus innovatrices et sont souvent les «principaux créateurs» d'emplois.

«Au Canada, le rebond n'a pas été aussi rapide que nous l'aurions souhaité, mais les données récentes sont encourageantes», a affirmé M. Poloz, qui s'attend à ce que l'économie renoue avec sa pleine capacité aux environs de la fin 2016.