La Financière Power et ses filiales d'exploitation comme l'assureur-vie Great West Lifeco gardent l'oeil sur des occasions d'acquisitions ciblées qui pourraient émerger aux États-Unis et au Royaume-Uni.

Mais à condition que de telles acquisitions puissent s'intégrer rapidement, et à juste prix, à des activités existantes du groupe dans ces marchés afin d'en bonifier la croissance.

« Nos priorités de développement avec nos filiales demeurent dirigées vers la croissance organique [interne]. Mais après ce que nous avons fait l'an dernier aux États-Unis, avec le rachat des produits de retraite de JP Morgan, et en Irlande auparavant, avec le rachat de l'assureur Irish Life, nous serions intéressés à des occasions d'accroître nos activités dans ces grands marchés régionaux où nous sommes déjà », a expliqué le président et chef de la direction de la Financière Power, Jeffrey Orr, lors d'un entretien après son assemblée d'actionnaires qui avait lieu hier pour la première fois à Toronto, quelques mois après y avoir ouvert un pied-à-terre corporatif avec sa société mère, Power Corporation.

Quant aux créneaux de marché privilégiés avec cette vigile d'acquisitions, Jeffrey Orr a mentionné les produits d'épargne-retraite, de fonds de placement et de rentes de retraite viagères.

« Comme au Canada, ce sont des marchés en croissance importante aux États-Unis et au Royaume-Uni, où nos filiales peuvent apporter de la valeur ajoutée. C'est pourquoi nous évaluons tout projet d'acquisition en fonction surtout de son potentiel de synergie et de croissance avec des activités existantes de nos filiales. »

Au Canada, la Financière Power et ses filiales misent davantage sur la croissance interne dans un marché où elles ont déjà une présence considérable.

«Le système de retraite au Canada»

D'ailleurs, Jeffrey Orr a profité de sa tribune annuelle devant les actionnaires pour faire part des préoccupations du groupe envers « le débat sur la préparation à la retraite au Canada ».

En particulier, il s'est inquiété de la tournure de ce débat en faveur de « grandes solutions universelles » qui proviendraient du secteur public à l'intention de tous les citoyens, au lieu de solutions plus ciblées vers des groupes de citoyens déjà connus fragiles financièrement face à la retraite, comme les salariés de PME sans régime de retraite ou les aînés célibataires à faible revenu, les femmes en particulier.

Selon Jeffrey Orr, cette tournure mal avisée du débat sur « le système de retraite au Canada » découle d'informations incomplètes sur la véritable situation financière des futurs retraités.

« Les données sur le degré de préparation des Canadiens à la retraite se sont considérablement enrichies ces dernières années. La bonne nouvelle, qui en surprend plusieurs, est que la grande majorité des Canadiens seront en mesure de maintenir leur niveau de vie quand ils prendront leur retraite. »

« Les chiffres montrent qu'au moins 75 %, en fait, probablement plus de 85 % des ménages canadiens seront en mesure de jouir à leur retraite d'un niveau de vie similaire, ou meilleur, que celui d'avant leur retraite. »

La conséquence de ce débat incomplet ?

« Bien qu'une grande majorité des Canadiens soient sur la bonne voie en matière de retraite, des sondages successifs ont montré que la plupart d'entre eux ne croient pas qu'ils auront suffisamment de revenus à la retraite », a mentionné Jeffrey Orr.

« Ces préoccupations des Canadiens à propos de leur retraite mettent de la pression sur nos élus afin qu'ils trouvent de grandes solutions comme la hausse des cotisations aux régimes publics qui peuvent avoir des conséquences indésirables sur l'économie en général et sur les Canadiens à faibles revenus. »

En contrepartie, selon M. Orr, « des solutions ciblées placeront le Canada dans une meilleure position financière pour faire face à d'autres défis importants, comme le financement des soins de santé face au vieillissement de la population canadienne. »

En exemple de « solutions ciblées », le président de la Financière Power a cité le nouveau Régime volontaire d'épargne-retraite (RVER) créé au Québec pour les salariés de PME. « Le Québec a pris une longueur d'avance au Canada avec une solution bien ciblée pour corriger une lacune du système de retraite. »