Les hausses de prix généralisées du mois dernier, tant pour les aliments que pour l'électricité, ont été partiellement contrebalancées par la baisse des prix de l'essence, mais pas assez pour empêcher l'inflation de grimper légèrement.

L'indice des prix à la consommation du mois de mars a progressé de 1,2 % par rapport à l'an dernier, ce qui se compare à une inflation annuelle de 1,0 % pour le mois de février.

Les économistes misaient sur une inflation stable à 1,0 %, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

En excluant l'essence, l'indice des prix à la consommation a progressé de 2,2 % en mars par rapport à l'an dernier, ce qui est égal à l'inflation de février. L'inflation de base surveillée par la Banque du Canada - qui exclut les prix les plus volatils comme ceux des aliments et de l'énergie - s'est établie à 2,4 %. Les économistes s'attendaient à une inflation de base de 2,1 %.

La banque centrale privilégie une inflation de base le plus près possible de 2,0 %.

Malgré tout, l'économiste Leslie Preston, de la Banque TD, croit que l'accélération de l'inflation ne devrait pas forcer le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, à modifier sa stratégie.

Mme Preston a rappelé que le rapport sur l'inflation témoignait des variations de prix des 12 derniers mois, tandis que M. Poloz doit plutôt se concentrer sur ce qui s'en vient.

«Nous avons peut-être vu une reprise de (l'inflation) de base, mais la réalité économique avec laquelle la Banque du Canada doit composer suggère que l'économie canadienne a vraisemblablement ralenti pour croître à environ 1 % en cette première moitié de l'année», a-t-elle souligné.

«C'est une croissance assez lente, alors nous devrions voir une grande partie de la pression sur les prix s'atténuer dans les mois à venir.»

La Banque du Canada a maintenu, plus tôt cette semaine, son taux d'intérêt directeur à 0,75 %, tout en révisant à la baisse ses prévisions de croissance économique dans son plus récent rapport sur la politique monétaire.

La banque centrale s'attend maintenant à ce que le produit intérieur brut (PIB) réel progresse de 1,9 % cette année, alors qu'elle misait sur une croissance de 2,1 % en janvier. Le rapport dévoilé mercredi prédisait en outre que l'inflation de base s'établirait à 2,1 % pour le premier trimestre.

Sur une base mensuelle désaisonnalisée, l'indice des prix à la consommation canadien a avancé de 0,4 % en mars, après avoir grimpé de 0,2 % en février. L'indice de base désaisonnalisé a pris 0,4 % sur une base mensuelle en mars, après avoir gagné 0,1 % en février.

Les prix ont grimpé dans sept des huit composantes étudiées par Statistique Canada, les prix des aliments ayant réalisé les gains les plus marqués.

Les consommateurs ont dû allonger 3,8 % de plus d'argent pour leurs aliments en mars par rapport à l'an dernier. Les prix des aliments achetés en magasin ont gagné 4,2 %, tandis que ceux servis dans les restaurants ont progressé de 2,8 %.

Les coûts du logement ont avancé de 1,4 %, principalement en raison de l'augmentation de 9,1 % de l'indice des prix de l'assurance habitation et de l'assurance hypothécaire. Les prix des loyers et de l'électricité, ainsi que l'impôt foncier, ont aussi grimpé.

Le groupe du transport, qui comprend l'essence, a cependant échappé 3,9 %.

Les prix de l'essence ont plongé en mars de 19,2 % par rapport au même mois l'an dernier. Cette chute était malgré tout moins brutale que celle de 21,8% observée en février.

Les prix ont grimpé dans huit provinces. La hausse la plus importante, soit 1,6 %, a eu lieu en Ontario, tandis que les prix ont grimpé de 1,5 % au Québec. Les prix ont reculé à l'Île-du-Prince-Édouard et en Alberta, de 0,8 et 0,1 % respectivement.

Croissance des ventes

Les ventes des détaillants ont affiché une croissance de 1,7% en février, après deux mois consécutifs de déclin, a indiqué vendredi Statistique Canada.

La valeur des ventes au détail a atteint 42,2 milliards de dollars, chacun des sous-secteurs étudiés par l'agence fédérale ayant enregistré des gains.

Exprimées en volume, les ventes ont progressé de 1,3%.

Les économistes misaient en moyenne sur une croissance de 0,5%, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

La plus forte augmentation a été observée dans le sous-secteur des marchandises diverses, où les ventes ont gagné 5,6% en février.

Les ventes de véhicules et de pièces automobiles ont augmenté de 0,9%, tandis que celles des magasins de sports, d'articles de passe-temps, d'articles de musique et de livres ont gagné 8,4% et que celles des magasins d'alimentation ont progressé de 0,6%.

Les ventes au détail ont grimpé dans sept provinces, la Colombie-Britannique en tête, suivie du Nouveau-Brunswick, de l'Alberta, de l'Ontario et du Québec. Les détaillants de Terre-Neuve-et-Labrador, de l'Île-du-Prince-Édouard et de la Nouvelle-Écosse ont observé une baisse de leurs ventes.