Le premier ministre de l'Inde, Narendra Modi, a inauguré sa première visite officielle au Canada en signant l'achat de plus de 3000 tonnes d'uranium de la Saskatchewan sur cinq ans, afin d'alimenter les réacteurs de son pays.

Ce contrat de cinq ans n'est qu'une première étape vers l'approfondissement des relations économiques entre l'Inde et le Canada, dont la relation n'a pas encore atteint son plein potentiel, ont noté M. Modi et le premier ministre Stephen Harper.

«Le Canada est une importante puissance Asie-Pacifique et devrait jouer un rôle plus actif, également dans les institutions régionales», a déclaré M. Modi, aux côtés de M. Harper, qui a acquiescé.

«(La relation) n'est pas encore où l'on veut qu'elle soit, mais elle grandit», a-t-il dit.

Le premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall, qui était présent pour l'annonce de la transaction, a affirmé qu'elle représentait une bénédiction pour la province. Le contrat pourrait rapporter des centaines de milliers de dollars.

«Pour l'employeur de 4000 personnes dans la province, dont 45 pour cent sont autochtones et métis, c'est un grand jour pour la Saskatchewan.»

L'achat d'uranium à la compagnie Cameco [[|ticker sym='t.cco'|]]  fait partie d'une série d'initiatives entre le Canada et l'Inde, annoncées mercredi matin lors de la première journée de la visite officielle de M. Modi à Ottawa.

Dans un discours conjoint, les deux premiers ministres ont affirmé que les ententes favoriseraient une meilleure collaboration dans les secteurs de l'aviation civile, du transport ferroviaire, de l'éducation et du perfectionnement des compétences, de l'industrie spatiale, de la sécurité sociale et de la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants.

«Le Canada est prêt à approfondir la coopération avec l'Inde en science, en éducation, en défense et en technologie spatiale», a déclaré M. Harper.

Narendra Modi a remercié le premier ministre canadien d'améliorer les relations entre les deux pays, qui ont déjà dérivé mais sont maintenant sur la bonne voie, a-t-il affirmé.

«Je suis conscient de l'importance de cette visite dans l'histoire de nos relations. Je suis venu à un moment où l'importance de cette relation n'a jamais été aussi forte pour nos deux pays.»

«Le Canada a le potentiel d'être un partenaire clé dans chaque secteur de la stratégie de développement national de l'Inde: l'énergie et les infrastructures, la fabrication et les compétences, les villes intelligentes et l'agro-industrie, et la recherche et l'éducation.»

Modi poursuivi?

À son arrivée sur la Colline parlementaire, mercredi matin, le chef indien a été accueilli par des partisans qui scandaient son nom.

«C'est une «rock star», a affirmé Ravi Desai, un étudiant originaire de l'Inde qui vit à Ottawa. «Il tasse beaucoup de choses traditionnelles que d'autres gouvernements faisaient, et c'est ce dont la jeunesse de l'Inde a besoin.»

M. Modi n'a toutefois pas que des admirateurs au Canada. Certains détracteurs le considèrent comme un nationaliste hindou extrémiste qui a les mains tachées de sang depuis son mandat de gouverneur de l'État de Gujarat.

Dans un tribunal de Toronto, mercredi, des groupes de défense sikhs ont tenté d'intenter une poursuite privée contre le premier ministre indien, soutenant que ses «actes et omissions» ont mené au massacre de musulmans dans l'État de Gujarat en 2002.

Le Code criminel permet que des individus accusés d'actes de torture à l'étranger soient poursuivis pendant qu'ils se trouvent au Canada.

La semaine dernière, le procureur général a toutefois choisi de ne rien faire à l'égard de Norendra Modi.