À moins d'un léger rebond du prix du pétrole, le gouvernement Harper ne parviendra pas à équilibrer le budget en 2015, même en utilisant la totalité de la réserve pour éventualité de trois milliards de dollars.

Le déficit en 2015-2015 serait toutefois minuscule, environ 400 millions de dollars, estime le directeur parlementaire du budget, Jean-Denis Fréchette, dans un rapport publié ce matin sur l'impact de la chute brutale des prix du pétrole brut sur les finances du gouvernement fédéral.

À la reprise des travaux parlementaires, lundi, le ministre des Finances, Joe Oliver, a soutenu qu'il serait en mesure de rétablir l'équilibre budgétaire en 2015, comme promis, sans avoir à imposer une nouvelle ronde de compressions ou à augmenter les taxes et les impôts.

M. Oliver a décidé de reporter au mois d'avril le dépôt de son budget, d'abord prévu en février, afin de mieux évaluer les conséquences du choc pétrolier sur les revenus d'Ottawa.

Dans son rapport, le DPB évalue deux hypothèses pour établir ses calculs. La première, plus pessimiste, suppose que le prix du baril de pétrole se maintiendrait à 48 $ US pour les cinq prochaines années. Dans un tel cas, le gouvernement fédéral enregistrerait un déficit de 400 millions en 2015-2016, mais pourrait afficher un surplus de 2,5 milliards de dollars durant l'exercice financier suivant et de 3,4 milliards en 2017-2018. Dans tous les cas, il faudrait utiliser la réserve pour éventualités pour éviter un déficit.

La perte de revenus pour le gouvernement fédéral pourrait être importante si le scénario le plus pessimiste se concrétise. Cette perte s'élèverait à 2,1 milliards dès le présent exercice financier, qui prend fin le 31 avril, et de 8,2 milliards en 2015-2016. Par la suite, la perte de revenus dépasserait les sept milliards de dollars par année jusqu'en 2019-2020.

Le deuxième scénario prévoit que le prix du baril de pétrole brut augmente légèrement en 2015 à 51 $ US et continue sa progression à 60 $ en 2016 et à 69 $ en 2017. Dans un tel cas, le gouvernement fédéral pourrait rétablir l'équilibre budgétaire dès 2015-2016. Le surplus serait alors de 700 millions de dollars, mais il bondirait à 5,2 milliards dès l'exercice financier suivant et à 7,3 milliards en 2017-2018. En 2018-2019, il pourrait atteindre les 10 milliards et friser les 16,6 milliards en 2019-2020.

Dans sa mise à jour économique et financière, le ministre Oliver tablait sur un prix moyen de 81 $ US le baril de pétrole brut. Rappelons que le cours de l'or noir et passé d'environ 107 US le baril en juin à environ 45 $ US au début de l'année.

« L'impact financier de la chute récente des prix du pétrole dépendra de la mesure dans laquelle ce recul est persistant ainsi que des forces qui sous-tendent le fléchissement des cours », estime le DPB dans son rapport.