Les scientifiques sont catégoriques: les changements climatiques auront pour effet de multiplier les phénomènes climatiques violents. Le gouvernement Harper offrira donc un coup de pouce financier à l'Institut national d'optique (INO) de Québec pour mettre au point une technologie permettant de surveiller l'incidence des nuages de glace sur les conditions atmosphériques violentes au pays.

Le ministre de l'Industrie, James Moore, confirmera lundi à Québec la conclusion d'un partenariat stratégique entre l'Agence spatiale canadienne et l'INO et annoncera qu'Ottawa investira 650 000 $ pour soutenir les travaux visant à mettre au point cette nouvelle technologie, a appris La Presse.

Il s'agit d'un projet unique en son genre qui pourrait mener à la commercialisation et la vente de cette nouvelle technologie à l'échelle mondiale.

Le coup de pouce financier d'Ottawa permettra notamment aux scientifiques de mener des expériences jugées essentielles pour mieux comprendre pourquoi et comment les tempêtes hivernales se forment.

L'INO compte fabriquer un radiomètre dans l'infrarouge lointain en utilisant une nouvelle technologie de détection thermique qui pourra servir à des expériences au sol ou aéroportées dans l'Arctique. Ce travail permettra ensuite aux experts de concevoir un instrument similaire qui pourra être utilisé dans l'espace, a-t-on indiqué.

Cette nouvelle technologie, espère-t-on, permettra de mieux prévoir l'ampleur des tempêtes hivernales qui menacent le pays, comme la tempête de verglas qui a frappé le Québec, l'est de l'Ontario et le nord-est des États-Unis de plein fouet en 1998. Au Canada, on a évalué à 6,4 milliards les pertes économiques liées à cette tempête.

Si des satellites peuvent mieux mesurer les nuages de glace et leur impact sur le refroidissement de l'atmosphère, on estime que les météorologues auront des outils plus précis pour prédire les tempêtes majeures qui frappent le pays et qui causent souvent des dommages matériels importants et des pertes de vies.

Souvent réticent à donner des coups de pouce financiers directs aux entreprises, le gouvernement Harper a été séduit par les travaux de l'INO, considéré comme un véritable «catalyseur de l'économie» dans la grande région de Québec. L'INO procure 200 emplois de haute qualité et détient 206 brevets. L'Institut est aussi à l'origine de 29 sociétés dérivées qui comptent plus de 1000 travailleurs bien rémunérés.

L'INO dispose d'un budget annuel de 33 millions. Et chaque dollar investi dans l'Institut représente 10 $ de croissance économique. Autre statistique qui n'échappe pas au ministère de l'Industrie: pour chaque emploi créé à l'INO, neuf autres emplois sont créés ou maintenus dans l'économie canadienne, dont six au Québec.