Face au projet persistant du fédéral et de l'Ontario d'établir un régulateur boursier pancanadien, le ministre québécois des Finances et le PDG de l'Autorité des marchés financiers (AMF) ont réaffirmé l'importance de «maintenir la juridiction du Québec sur les valeurs mobilières» lors d'un colloque de l'AMF pour les professionnels du secteur financier qui avait lieu hier à Montréal.

En point de presse, le ministre Carlos Leitao et Louis Morisset, de l'AMF, ont aussi indiqué ne pas s'inquiéter de l'adhésion récente de la Colombie-Britannique au projet fédéral, après des années d'opposition.

Un poids important

Ce changement de cap de la province de la côte Ouest a depuis laissé le Québec et l'Alberta comme les seules provinces avec un certain poids financier au Canada à continuer à s'opposer aux ambitions réglementaires d'Ottawa et de Toronto.

«Le Québec et l'Alberta, c'est tout de même la moitié du marché des valeurs mobilières au Canada. J'en ai discuté récemment avec mon homologue albertain et nous sommes déterminés à prendre toutes les mesures requises pour maintenir notre juridiction», a indiqué le ministre Leitao.

Selon le président de l'AMF, Louis Morisset, le projet fédéral d'un régulateur pancanadien est devenu «un bruit de fond que l'on entend depuis trop longtemps» dans le secteur financier.

«Même si la Colombie [Britannique] semble avoir abdiqué sa juridiction au profit de l'Ontario et du fédéral, nous, à l'AMF, on ne se laisse pas distraire de notre travail de réglementer le mieux possible le secteur financier québécois, a indiqué M. Morisset.