Le Canada respectera une promesse formulée il y a deux ans alors que s'amorcera mardi à Iqualuit, au Nunavut, la première rencontre du Conseil économique de l'Arctique.

La création de cette organisation se voulait la pièce maîtresse de la stratégie canadienne en 2012, au moment où il a pris la tête du conseil de l'Arctique, qui est composé des huit pays encerclant le pôle Nord.

Selon le président de Baffinland Mines, Tom Paddon, le nouveau groupe à vocation économique assurera une supervision des entreprises cherchant à étendre leurs activités dans l'Arctique pour s'assurer qu'elles mènent leurs opérations de manière responsable.

M. Paddon, qui sera l'un des trois délégués canadiens au sein du Conseil économique de l'Arctique, a affirmé, dans une vidéo gouvernementale dévoilée durant l'été, qu'il y a longtemps que des affaires sont menées dans cette partie du monde et qu'au fil du temps, des mesures exemplaires ont été développées pour faire les choses de façon à respecter à la fois l'environnement et la société. Tom Paddon a ajouté qu'il était tout simplement logique de vouloir partager ces bonnes pratiques.

Les objectifs du Conseil économique de l'Arctique consistent entre autres à émettre des suggestions au Conseil de l'Arctique et à encourager les relations d'affaires à travers cette région du monde. Il pourra avoir ses membres et développer un style de gouvernance et des initiatives qui lui seront propres. Il est prévu qu'il prenne en considération la protection de l'environnement et le développement de l'entrepreneuriat chez les autochtones.

Les 21 membres du Conseil économique de l'Arctique sont issus du secteur privé et des représentants de six groupes autochtones pourront aussi assister à ses rencontres.

Mais au moins un groupe se méfie de cette nouvelle créature, et ce, même s'il l'avait appuyée de prime abord.

Le World Wildlife Fund (WWF) a indiqué que le Conseil économique de l'Arctique a été mis sur pied d'une manière opaque et de façon à ce qu'il ne soit pas réellement tenu de rendre des comptes, à part aux grands industriels. Il a précisé qu'il réunira les défenseurs de divers intérêts économiques qui ont été sélectionnés sur la base de critères obscurs et qui ne prêcheront que pour leur paroisse. Le WWF a souligné qu'il n'a pas pu obtenir la permission d'assister à la rencontre devant s'amorcer mardi.

D'un autre côté, Hannu Halinen, un haut représentant de la Finlande pour les questions relatives à l'Arctique, a dit que la nouvelle organisation viendra renforcer le Conseil de l'Arctique.

«Nous avons constaté que les enjeux économiques ont pris de plus en plus d'importance dans cette partie du globe. Ce qu'il manque, c'est une structure capable de développer des lignes directrices», a-t-il déclaré dans une vidéo gouvernementale.

Quant à Duane Smith de l'Inuit Circumpolar Council, il est d'avis que le conseil économique de l'Arctique permettra que le développement se fasse directement dans le nord.

Les intérêts d'affaires y ont crû entre autres à cause du recul des glaces recouvrant l'océan Arctique.

Les mines représentent le principal moteur économique de la région. L'exploration énergétique s'y développe progressivement bien qu'elle soulève une certaine controverse. Les pêcheries y sont également en expansion.