Le gouvernement libéral de l'Ontario, nouvellement réélu, a déposé lundi le même budget que celui qui avait provoqué en mai le déclenchement d'élections générales, malgré les inquiétudes de l'opposition, qui craignent que les dépenses prévues de 130,4 milliards $ ne provoquent une baisse de la note de crédit de la province et des suppressions d'emplois importantes dans le secteur public.

Les libéraux n'ont même pas pris la peine d'imprimer une nouvelle page couverture pour le document qu'ils avaient déposé en mai. Le budget est assuré d'être adopté maintenant que le parti forme un gouvernement majoritaire.

Le ministre des Finances, Charles Sousa, a déclaré que les Ontariens ont donné à son gouvernement le mandat de mettre en oeuvre le budget et le plan qui leur avaient été présentés en mai.

Les libéraux ont promis des investissements de 130 milliards $ en infrastructures sur 10 ans, dont 29 milliards $ pour le transport en commun et des projets liés au transport. Des subventions de 2,5 milliards $ pour attirer et conserver des entreprises dans la province et une somme de 1 milliard $ pour la construction d'une route dans la région riche en minerais du Cercle de feu, dans le nord de la province, sont également prévues.

Le gouvernement promet aussi la construction de nouveaux campus collégiaux et universitaires, la création de places pour 15 000 étudiants post-secondaire additionnels et l'augmentation du nombre de formations d'apprenti offertes en Ontario.

La province souhaite augmenter les impôts pour les individus gagnant plus de 150 000 $ par année et les taxes sur le carburant dans les avions et sur le tabac. Elle propose en plus de créer un régime de retraite qui exigera des contributions des employés et des entreprises.

Les dépenses devraient augmenter de 3,4 milliards $ cette année, soit 900 millions $ de plus que celles projetées dans le budget 2013.

Le déficit atteindra 12,5 milliards $ cette année, mais les libéraux affirment toujours qu'ils souhaitent équilibrer le budget d'ici 2017-2018.

Les libéraux avancent que le budget prévoit les investissements nécessaires pour stimuler la croissance économique de l'Ontario, tout en freinant la rémunération dans le secteur public et en trouvant d'autres économies qui permettront de retrouver l'équilibre au moment promis.

Le chef progressiste-conservateur par intérim, Jim Wilson, a déclaré que l'Ontario ne pouvait se permettre un tel budget, qui hausse à la fois les impôts et les dépenses.

La chef néo-démocrate Andrea Horwath a pour sa part affirmé que le budget cache les compressions massives dans le secteur public que les libéraux devront réaliser pour atteindre le déficit zéro.