Le marché canadien du travail commence déjà à ressentir l'impact du vieillissement de la main-d'oeuvre, affirme la Banque Royale dans une analyse rendue publique mercredi.

Compte tenu de la faible croissance de l'emploi depuis un an et du déclin correspondant du taux de participation, il est facile - et probablement inexact - de sauter à la conclusion que de nombreux Canadiens sont en train de devenir trop découragés pour chercher du travail, indique la Royale.

L'économiste Nathan Jansen croit toutefois que l'explication la plus probable est tout simplement que les baby-boomers commencent à prendre leur retraite.

La hausse du nombre des Canadiens présentés comme ne faisant pas partie de la population active tend à appuyer cette conclusion.

En effet, les personnes de 65 ans et plus sont responsables de la majeure partie de l'augmentation de la catégorie des gens qui ne sont pas actifs - non pas parce qu'ils sont découragés, mais parce qu'ils sont retraités, selon M. Jansen.

L'économiste rappelle qu'en 2007, Statistique Canada a prédit que le taux de participation commencerait à chuter de façon nette en raison du vieillissement de la population, et que le déclin serait perceptible à compter de 2011.

Si l'analyse de la Banque Royale est juste, il s'agit d'une bonne nouvelle pour les décideurs parce qu'elle laisse entendre que l'actuel taux de chômage du pays, de 6,9%, reflète avec précision ce qui se passe parmi la main-d'oeuvre et qu'il ne camoufle pas un important nombre de travailleurs découragés.

Toutefois, des analystes ont aussi prévenu qu'à mesure que les baby-boomers prendront leur retraite, les gouvernements feront face à des dépenses accrues en matière de services comme les soins de santé, tandis que les travailleurs seront moins nombreux à payer des impôts.