Le milieu des affaires réagit avec appréhension à la possibilité que le gouvernement fédéral impose un plancher salarial dans le cadre d'éventuelles modifications au controversé Programme des travailleurs étrangers temporaires.

Lors d'une réunion à huis clos plus tôt cette semaine avec les parties intéressées, le ministre de l'Emploi, Jason Kenney, a présenté différentes options pour resserrer le programme.

Ces options comprennent des mesures qui empêcheraient les entreprises de payer les travailleurs étrangers temporaires à un salaire moindre que l'échelle de salaires qui doit encore être déterminée. Le plancher salarial rendrait l'embauche de travailleurs étrangers plus difficile dans les emplois à faible salaire, comme dans les chaînes de restauration rapide, se sont fait dire les participants à la rencontre.

Aucune décision finale sur ces propositions n'a encore été prise, mais l'une des parties intéressées s'est dite peu impressionnée.

Le président de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, Dan Kelly, a déclaré que le ministre Kenney n'était pas considéré comme un sympathisant des syndicats, mais que ses récentes déclarations laissaient penser le contraire.

M. Kenney a appelé les entreprises, et en particulier les établissements de restauration rapide, à augmenter les salaires qu'elles offrent si elles n'arrivent pas à trouver des employés canadiens dans leur communauté.

Les plus récentes propositions évoquées par son ministère ont indisposé certains membres du milieu des affaires, qui estiment qu'elles sont un autre exemple montrant que les conservateurs, pourtant considérés comme favorables aux entreprises, tentent d'interférer dans la façon dont les entreprises du pays mènent leurs affaires.

L'idée d'imposer un plancher salarial reviendrait à exclure d'importants secteurs de l'économie du Programme des travailleurs étrangers temporaires, estime M. Kelly.

«Cela reviendrait essentiellement à éliminer de grandes parties de la main-d'oeuvre. La vente au détail, l'hôtellerie, le secteur des services, la restauration: ce sont les plus grands employeurs du Canada, et le gouvernement semble vouloir modifier le programme pour qu'il soit disponible seulement pour les catégories professionnelles hautement spécialisées.»