Les Canadiens peuvent s'attendre à profiter de coûts d'emprunt relativement peu élevés pendant un certain temps - peut-être des années - même après que l'économie aura recommencé à rouler à plein rendement et que la Banque du Canada aura de nouveau haussé ses taux d'intérêt, a affirmé jeudi le gouverneur de la banque centrale, Stephen Poloz.

Lors d'une allocution prononcée devant des membres du Saskatchewan Trade and Export Partnership, à Saskatoon, M. Poloz a indiqué que l'économie canadienne disposait encore d'une marge de croissance avant d'atteindre sa vitesse de croisière.

Lorsqu'elle y sera parvenue, probablement au début de 2016, les Canadiens ne devraient pas s'attendre à une soudaine hausse des taux d'intérêt pour lutter contre l'inflation, a-t-il cependant ajouté.

En raison du vieillissement de la main-d'oeuvre et en particulier parce que les taux d'intérêt se trouvent à des niveaux très peu élevés depuis des années, de modestes hausses seront probablement suffisantes pour contrôler l'inflation tel que le souhaite la banque centrale.

L'économie canadienne dispose de la marge voulue pour croître, et quand l'inflation aura regagné la cible, selon un consensus de plus en plus large, les taux d'intérêt demeureront plus bas que ce à quoi nous étions habitués dans le passé, a indiqué M. Poloz.

Cette déclaration représente un léger changement de ton pour la banque centrale, qui a pendant des années prévenu les ménages de ne pas trop s'embourber dans le marché de l'habitation car les taux d'intérêt auront un jour besoin d'augmenter.

La Banque du Canada maintient son taux du financement à un jour, qui exerce un impact sur les coûts d'emprunt à long terme, à 1% depuis septembre 2010, mais les taux sont inférieurs à ce qui est perçu comme étant la normale depuis le début de 2008.