La sortie du ministre Denis Lebel, reprochant à Québec de trop dépendre de la péréquation en a laissé plusieurs perplexes. À quelques jours d'un budget fédéral, que fallait-il lire entre les lignes de la lettre ouverte du ministre?

Si au Bloc québécois, on en reste à une lecture au premier degré, reprochant au ministre d'être un Québécois de service qui s'attaque à sa province. «Il dit à la population québécoise de cesser de quêter», a soutenu le député de Richmond-Arthabaska, André Bellavance.

Chez les libéraux, on conçoit que c'est peut-être là un préavis pour des changements dans la méthode de calcul de la péréquation. «Était-ce une petite menace?, s'est demandé le député de Westmount-Ville-Marie, Marc Garneau. Je crois que c'est fort possible que le gouvernement décide de réexaminer la péréquation.»

Ce calcul est renégocié tous les quatre ou cinq ans. Les négociations doivent commencer cette année.

Mais le message du ministre Lebel pourrait tout simplement servir à diminuer les attentes de Québec pour le budget de mardi. Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, s'égosille à répéter qu'il n'y aura pas de cadeaux dans son budget, qu'il faut maintenir le rythme pour arriver à un équilibre au budget de l'année prochaine.

À Québec, on voudrait tout de même voir des engagements financiers en infrastructure et un règlement du dossier de la formation de la main-d'oeuvre qui permette à la province de se retirer, avec compensation, du programme de la subvention canadienne à l'emploi. Ce programme, annoncé dans le budget de l'an dernier, ne s'est pas concrétisé et fait toujours l'objet de négociations entre Ottawa et les provinces.