Si les autres provinces se sont entendues pour déposer une contre-offre à Ottawa dans le dossier de la formation de la main-d'oeuvre, Québec continue de faire bande à part et d'exiger la pleine gestion des transferts fédéraux en la matière.

Selon la CBC, les provinces et territoires du pays se sont mis d'accord, mardi, sur les grandes lignes d'une contre-proposition à la plus récente offre du ministre fédéral de l'Emploi, Jason Kenney.

Au cabinet de la ministre québécoise de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Agnès Maltais, on indique que Québec a participé à ces pourparlers, mais qu'il n'adhérerait pas à une éventuelle entente conclue avec Ottawa. On persiste et signe: le fédéral empiète sur une compétence provinciale et Québec souhaite continuer à gérer les fonds à sa manière.

«On reste à l'intérieur du front commun, on continue à assister aux rencontres, à discuter avec les provinces. Mais les (autres) provinces connaissent très très bien notre position», a indiqué l'attaché de presse de Mme Maltais, Jean-Thomas Grantham.

Il signale par ailleurs que Mme Maltais n'a pas encore reçu de réponse à sa demande de rencontre bilatérale avec M. Kenney.

Le programme de formation de la main-d'oeuvre proposé par le gouvernement conservateur dans son budget l'an dernier a hérissé toutes les provinces, sans exception. Dans son plan initial, le fédéral souhaitait la mise en place de subventions pouvant atteindre 15 000 $ par travailleur; Ottawa, les provinces et les employeurs ayant à contribuer à parts égales en fournissant chacun jusqu'à 5000 $.

Il y a deux semaines, M. Kenney a confirmé qu'il avait laissé tomber l'idée d'exiger une contribution des provinces. Sa contre-proposition ne revenait pas toutefois sur l'équivalent d'une coupe de 300 millions de dollars en transferts aux provinces pour la formation de la main-d'oeuvre.

Interrogé sur les progrès dans ce dossier à la sortie de la période de questions aux Communes, jeudi, M. Kenney n'a pas voulu s'arrêter pour répondre aux questions des journalistes.

Les provinces devraient quant à elles discuter de leurs nouvelles propositions au ministre Kenney lors d'une réunion avec lui la semaine prochaine.

«On est là, sur le papier. Mais si je fais une image, c'est écrit dans le bas «le Québec, lui, n'appliquera pas la subvention canadienne pour l'emploi'», explique M. Grantham.