Le nombre des Canadiens qui émigrent d'une province à l'autre à la recherche d'un emploi vient d'atteindre son niveau le plus élevé depuis près de 25 ans, selon une analyse du service des études économiques de la Banque de Montréal.

La plupart d'entre eux se rendent en Alberta et en Saskatchewan, et ils quittent la Colombie-Britannique, l'Ontario, le Québec et la région du Canada atlantique, démontrent les résultats de l'étude.

Le mouvement observé par la Banque de Montréal contredit les critiques formulées par l'industrie et le gouvernement fédéral au sujet de l'absence de flexibilité au sein du marché canadien du travail.

Le gouvernement Harper et l'industrie se plaignent depuis des années au sujet des pénuries de main-d'oeuvre dans certaines régions. Ottawa a d'ailleurs adopté plusieurs mesures, ayant notamment resserré les règles sur l'assurance-emploi, dans l'espoir d'inciter les chômeurs à se déplacer.

Toutefois, l'analyse de BMO laisse croire qu'il existe un nombre presque record de Canadiens disposés à déménager là où se trouvent les emplois.

Par exemple, le nombre des Canadiens à la recherche d'un emploi qui se sont rendus en Alberta durant la dernière année a grimpé à plus 50 000, soit un record qui représente 1,3% de la population de la province.

«La Saskatchewan attire elle aussi de nombreuses personnes, et bien que le nombre d'arrivants soit proportionnellement moins important qu'en Alberta, il s'agit d'un changement drastique après des décennies de départ de la main-d'oeuvre», a affirmé Robert Kavcic, économiste principal de BMO Marchés des capitaux.

Les perspectives d'emploi constituent le facteur de motivation le plus important des Canadiens qui émigrent d'une province à l'autre, selon BMO.

L'Alberta et la Saskatchewan présentent des taux de chômage qui oscillent autour de 4%, comparativement à environ 7,5% au Québec et en Ontario, et quelque 10% dans les provinces du Canada atlantique.