Le Canada a paraphé mardi l'accord de libre-échange conclu avec le Honduras, ce qui, selon le ministre du Commerce international, Ed Fast, favorisera la démocratie et le développement économique dans ce pays d'Amérique centrale.

Signé quatre ans après l'élection de l'actuel président, après un coup d'État ayant forcé la destitution de son prédécesseur, cet accord comprend des clauses sur la protection de l'environnement et les droits des travailleurs.

M. Fast a affirmé que l'accord va au-delà du commerce, améliorant la prospérité du pays et des habitants, la démocratie, la liberté, les conditions de travail, l'environnement et les droits de la personne.

Depuis le coup d'État de 2009 contre l'ancien président Manuel Zelaya, dénoncé par l'ensemble de la communauté internationale, le Canada avait suspendu ses relations avec le Honduras.

La cérémonie de signature a eu lieu à Ottawa, en présence de M. Fast et de son homologue hondurien, Jose Adonis Lavaire. L'accord supprimera 98 % des tarifs douaniers sur les biens échangés entre les deux pays.

Le Honduras, qui compte 8,5 millions d'habitants, jouit présentement d'un important excédent commercial. Il exporte un total de 218,6 millions de dollars en tissu à mailles, fruits et noix, café, poisson et autres produits. Pour sa part, le Canada exporte pour 38,6 millions, surtout en machinerie et en fertilisants agricoles.

L'accord devait initialement être signé il y a deux ans, mais le Canada souhaitait une meilleure entente sur le commerce du boeuf et du porc.

La plus importante compagnie canadienne au Honduras est le fabricant de vêtements montréalais Gildan Activewear, qui possède quatre usines et emploie environ 20 000 personnes au Honduras. Les activités de Gildan, ainsi que celles d'un manufacturier américain, ont fait l'objet de plaintes de la part d'une association de défense des travailleurs pour leurs conditions de travail. L'issue du dossier demeure floue.

Le porte-parole du Nouveau Parti démocratique en matière de commerce, Don Davies, a affirmé que le NPD souhaitait prendre connaissance des détails de l'accord avant de se prononcer, mais qu'il avait des inquiétudes.

«Les néo-démocrates cherchent les opportunités de développement du commerce avec des partenaires qui respectent les droits de la personne et de la main-d'oeuvre, et les lois environnementales, donc nous nous inquiétons grandement de ce partenariat commercial», a-t-il indiqué par courriel.