Montréal est-il mieux géré que Toronto, Calgary ou Ottawa? Les Montréalais auront peut-être la réponse l'an prochain, alors que trois des quatre principaux partis municipaux s'engagent à inscrire Montréal à un indice d'étalonnage canadien, l'Ontario Municipal Benchmarking Initiative (OMBI).

Seize villes et régions administratives utilisent l'OMBI afin de mesurer le coût de leurs services grâce à plus de 850 indicateurs comme le coût d'un déplacement en transports collectifs, des frais administratifs et du traitement des déchets. Conçu en Ontario, l'indice compte deux villes à l'extérieur de la province, Calgary et Winnipeg.

Questionnés par La Presse pour savoir s'ils inscriraient Montréal à cet indice d'étalonnage, l'Équipe Denis Coderre, Coalition Montréal et Le Vrai changement pour Montréal ont indiqué leur intention d'aller de l'avant.

«Nous allons inscrire Montréal à ce registre rapidement au début du mandat. L'étalonnage est un outil de gestion important. Je suis surpris que ça n'existe pas déjà», dit Pierre Desrochers, candidat à un poste de conseiller de la ville et désigné comme le futur président du comité de direction pour l'Équipe Denis Coderre.

«L'objectif de la démarche est d'offrir de meilleurs services municipaux à meilleur coût pour les citoyens», a indiqué Mélanie Joly, chef du Vrai changement pour Montréal. Marcel Côté, chef de Coalition Montréal, s'est aussi dit favorable à l'idée de mesurer le coût des services au moyen de l'OMBI.

Projet Montréal n'a pas l'intention d'inscrire Montréal à cet indice d'étalonnage avec d'autres villes canadiennes.

«Les pouvoirs et les sources de financement des villes ne sont pas les mêmes ailleurs au Canada, dit le chef Richard Bergeron. C'est déjà fragile de faire de l'étalonnage avec le Québec à cause de la taille de Montréal, c'est très fragile de le faire avec le reste du Canada et ça n'a plus aucun sens à l'échelle nord-américaine.»

Le professeur Robert Gagné, directeur du Centre de la productivité et de la prospérité de HEC Montréal, souhaite que Montréal rejoigne l'indice ontarien.

«C'est une question de transparence, de pouvoir se comparer, de s'inspirer des bonnes pratiques des autres villes», dit M. Gagné, qui a analysé les données du gouvernement du Québec sur la gestion de 1100 municipalités grâce à la Loi sur l'accès à l'information. La comparaison des données québécoises est imparfaite en raison de données manquantes ou d'erreurs, sans compter que Montréal n'a pas de métropole équivalente à laquelle se comparer au Québec, au contraire de Toronto, de Calgary ou d'Ottawa. Regina, Edmonton et Vancouver ont aussi démontré un intérêt à se joindre à l'OMBI.