Le Canada n'est pas préparé à faire face aux conséquences économiques et matérielles d'un séisme majeur dans les deux régions les plus à risque du pays, indique une étude rendue publique mardi par l'association nationale des assureurs.

Le Bureau d'assurance du Canada a demandé à une société d'experts mondiaux en modélisation de catastrophes de mener une étude sur l'impact de tremblements de terre importants, l'un sur la côte ouest, l'autre dans la vallée du Saint-Laurent à l'Est.

Ces deux régions, comprenant d'une part les villes de Victoria et Vancouver en Colombie-Britannique, et d'autre part celles de Québec, Montréal et Ottawa, au Québec et en Ontario, sont «particulièrement à risque» et comptent «parmi les plus densément peuplées du pays», note l'étude.

Les experts de la société AIR Worldwide ont modélisé deux séismes spécifiques pour l'étude, les deux attribuables à des sources sismiques réelles et semblables à des tremblements de terre antérieurs. Après avoir déterminé le mouvement du sol probable dans les régions cibles, les experts ont calculé les niveaux probables de gravité des dommages et leurs coûts.

Le «scénario de l'ouest» montre les effets d'un séisme d'une magnitude de 9,0 au large de la côte ouest du Canada et qui provoquerait un tsunami. Les dégâts seraient surtout concentrés autour de Victoria et de Vancouver et totaliseraient près de 75 milliards de dollars, selon le Bureau d'assurance.

Le «scénario de l'est» montre les effets d'un séisme d'une magnitude de 7,1 qui se produirait sous le fleuve Saint-Laurent, dans la région de Charlevoix, à environ 100 km au nord-est de Québec. Les pertes économiques découlant d'une telle secousse atteindraient 61 milliards de dollars.

«Des séismes d'une telle intensité auraient un effet "boule de neige" sur l'économie canadienne en raison des dégâts matériels, de l'interruption de la chaîne d'approvisionnement, des pertes de services, des défaillances des infrastructures et des pertes d'exploitation», a dit le président du Bureau d'assurance, Don Forgeron.

L'étude, présentée comme la plus exhaustive réalisée à ce jour au Canada, précise que les scénarios retenus ne sont «pas les pires qui pourraient se produire dans ces deux régions».

Environ 4000 secousses sont enregistrées chaque année au Canada, la plupart de faible magnitude. Au moins 24 séismes «non négligeables» (supérieurs à une magnitude de 5 sur l'échelle ouverte de Richter) y ont cependant été ressentis depuis 300 ans, principalement dans ces deux régions.