Les entreprises canadiennes risquent de passer à côté d'occasions de croissance si elles ne regardent pas du côté des États-Unis et des autres marchés étrangers en 2014, prévient le cabinet comptable PricewaterhouseCoopers dans un rapport rendu public mardi.

Tahir Ayub, de PwC, a précisé qu'il s'agissait d'une question de revenus et déploré le fait que les sociétés canadiennes misent peu sur les marchés émergents, ce qu'il juge être un signe d'«étroitesse d'esprit».

Dans son rapport annuel, PwC recommande aux entreprises du pays d'examiner pourquoi elles n'ont pas accru leur présence dans des marchés comme le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine, qui compteront lors de la prochaine décennie des consommateurs à revenu moyen dont le nombre est estimé à un milliard.

Ces nouveaux consommateurs demanderont divers produits et services, et d'autres pays répondront à cette demande, a indiqué M. Ayub.

Les entreprises canadiennes devraient se pencher sur les avantages et désavantages de faire des affaires dans les marchés émergents, a-t-il ajouté, estimant risqué de ne pas voir ces marchés comme des lieux de croissance.

M. Ayub a aussi affirmé que les États-Unis présentaient d'autres occasions de croissance pour les sociétés canadiennes.

La proximité géographique, les similarités culturelles et la langue que partagent les Canadiens et les Américains font des États-Unis un partenaire commercial idéal, a-t-il expliqué.

Les États-Unis représentent pour le Canada un marché de consommateurs sophistiqués avec un pouvoir d'achat significatif, en plus d'être 10 fois plus important que celui du Canada, a enfin indiqué M. Ayub.

Plus tôt cette semaine, Marchés mondiaux CIBC a affirmé dans un rapport que les dépenses des entreprises canadiennes devraient augmenter en 2014, alors que les économies mondiales, en particulier celle des États-Unis, continuent de montrer des signes d'amélioration.

Les entreprises du pays disposent d'une trésorerie quasi record, estimée à 5700 milliards de dollars, mais elles hésitent encore à investir dans des projets d'immobilisations en raison de l'incertitude entourant l'économie, a indiqué l'économiste Benjamin Tal. Mais tandis que les plus importantes économies mondiales montrent des signes évidents de solidité, ces sociétés seront plus que disposées à dépenser de l'argent en 2014.

La banque estime que l'économie des États-Unis progressera l'an prochain de 3,2%, soit plus du double que le rythme projeté en 2013. L'économie chinoise devrait quant à elle connaître une croissance de 4% en 2014, comparativement à trois pour cent cette année.

Dans le cadre de son étude, menée au cours de l'été, PwC a consulté de hauts dirigeants de 352 entreprises privées situées principalement en Colombie-Britannique, en Alberta, en Ontario et au Québec.