L'encre de la signature de Stephen Harper sur l'accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne avait à peine séché hier que les conservateurs, soutenus par de nombreux groupes représentant les gens d'affaires, multipliaient les déclarations vantant les retombées économiques de cette entente historique.

À la Chambre des communes, hier, les troupes de Stephen Harper ont soutenu que cet accord, signé à Bruxelles par le premier ministre et le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, donnera au Canada un accès privilégié à un marché de 500 millions de consommateurs et éliminera des barrières tarifaires sur la presque totalité des produits.

«Cet accord représente une occasion en or pour le Canada. Nous aurons accès à 500 millions de nouveaux consommateurs, et nos échanges avec l'Union européenne vont augmenter de 20%. C'est un gain important», a affirmé le député conservateur Erin O'Toole, secrétaire parlementaire du ministre du Commerce international Ed Fast.

Le patronat est pour

Parallèlement, divers groupes, comme le Conseil du patronat du Québec, la Chambre de commerce du Canada, le Conseil canadien des chefs d'entreprise et l'Association des manufacturiers et des exportateurs du Canada, se sont empressés de donner leur appui à l'entente, même si le texte définitif n'a pas été dévoilé par les autorités canadiennes ou européennes.

«Pour les consommateurs canadiens, les entreprises et les travailleurs, les retombées de cette entente semblent extrêmement positives», a affirmé le président du Conseil canadien des chefs d'entreprise, John Manley.

Les provinces sont d'accord

Les provinces, qui devront ouvrir leurs marchés publics aux entreprises européennes, ont exprimé leur appui à cet accord. Le Québec et l'Ontario ont toutefois indiqué qu'il importe qu'Ottawa verse des compensations aux industries qui seront touchées de manière importante par cet accord, en particulier les producteurs de lait et de fromage.

Même le monde municipal a mis son grain de sel. «L'annonce de ce matin montre que la voix des gouvernements locaux du Canada a été entendue et respectée dans les négociations commerciales avec l'Europe, et elle ouvre la porte à un partenariat économique beaucoup plus solide entre, d'une part, le gouvernement fédéral et, d'autre part, les villes et les collectivités du Canada», a soutenu le président de la Fédération canadienne des municipalités, Claude Dauphin.

Le NPD favorable

Pour sa part, le Nouveau Parti démocratique, qui s'est déjà opposé à des ententes de libre-échange avec les États-Unis et le Mexique par le passé, a indiqué qu'il accueille «favorablement les progrès réalisés, qui nous ont permis de nous rapprocher d'un nouvel accord économique avec l'Union européenne». Mais le député néo-démocrate Guy Caron a précisé que son parti attendrait de voir les détails de l'entente et son impact sur les divers secteurs de l'économie avant de l'appuyer.

«Ce sont vraiment les détails qui vont former la base de notre évaluation pour savoir si c'est une bonne entente ou une mauvaise entente pour le Canada. C'est évident que, dans une négociation, il y a des secteurs qui gagnent et d'autres qui perdent. Nous n'avons pas de détails non plus quant aux compensations qui pourraient être versées», a dit M. Caron.