Stephen Harper se retirera des projecteurs des Nations unies, jeudi à New York, afin de parler affaires et économie.

Le premier ministre du Canada participera en après-midi à un échange de type questions-réponses devant un auditoire réuni par le Conseil des affaires canado-américaines (CABC).

M. Harper doit notamment s'attendre à être questionné sur le controversé projet d'oléoduc Keystone XL, qui vise à acheminer du pétrole issu des sables bitumineux de l'Ouest canadien vers des raffineries de la côte du golfe du Mexique.

Cette semaine, dans un éditorial, le «New York Times» a reproché au gouvernement Harper de museler les scientifiques fédéraux afin de faire taire les critiques qui pourraient nuire au projet Keystone XL.

Les gouvernements du Canada, de l'Alberta et de la Saskatchewan exercent depuis des mois une forte pression sur l'administration du président américain Barack Obama afin qu'elle donne le feu vert au projet, affirmant qu'il créera beaucoup d'emplois des deux côtés de la frontière.

Les promoteurs de Keystone XL ajoutent qu'il procurera aussi aux États-Unis une source fiable d'approvisionnement pétrolier, en provenance d'un pays stable et ami.

Mercredi, le premier ministre Harper avait abordé des questions de santé au siège des Nations unies, notamment en matière de santé maternelle et infantile dans le monde.

Harper rencontre une adolescente victime des talibans

Avant de se tourner vers des enjeux économiques au deuxième jour de son voyage à New York, le premier ministre Stephen Harper a rencontré mercredi une adolescente pakistanaise qui est devenue un symbole de la lutte pour l'éducation des jeunes filles après avoir été atteinte par les balles des talibans.

M. Harper s'est entretenu avec Malala Yousafzai, âgée de 16 ans, qui a été atteinte à la tête par les talibans l'automne dernier, avant d'être soignée dans un hôpital britannique. Les talibans lui reprochaient son militantisme en faveur de l'éducation des filles.

Mercredi, Malala Yousafzai a plaidé auprès des dirigeants mondiaux l'importance d'utiliser l'éducation comme un outil plutôt que d'adopter une attitude guerrière, alors qu'elle prenait part au premier anniversaire de l'Initiative mondiale pour l'éducation avant tout des Nations unies.

Elle a exhorté les pays membres de l'ONU à utiliser les livres au lieu des armes dans les zones de conflits.

«Plutôt que d'envoyer des armes, plutôt que d'envoyer des véhicules blindés en Afghanistan et dans tous ces pays qui souffrent du terrorisme, faites parvenir des livres», a-t-elle fait valoir.

Le bureau du premier ministre n'a pas voulu préciser, jeudi, la teneur de l'entretien entre M. Harper et Malala Yousafzai, soulignant qu'il s'agissait d'une rencontre privée.