Même si le rapport d'Amours a bien été accueilli par les élus, ses recommandations ne font pas consensus, a prévenu hier le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP - Québec), lors de la reprise de la commission parlementaire sur les régimes de retraite.

Au contraire, ses solutions sont «académiques» et «radicales», selon Denis Bolduc, secrétaire général du syndicat qui représente 110 000 membres.

Les régimes à prestations déterminées (PD) supervisés par la Régie des rentes du Québec affichaient un déficit agrégé de 40,8 milliards à la fin 2012. Pour assurer leur pérennité, il faut miser sur les ententes de gré-à-gré négociées, et non les solutions « mur-à-mur », plaide le syndicat.  

Par exemple, le rapport d'Amours considère les municipalités et les universités comme des entreprises qui pourraient faire faillite, et qui doivent donc être provisionnées en conséquence, avance son directeur adjoint Marc Ranger. «Donnez-nous de la souplesse!», demande-t-il.

Il s'oppose aussi à la «capitalisation améliorée» de 15%, comme façon d'évaluer la solvabilité des régimes. Il propose plutôt un fonds de stabilisation de 20%, qui permettrait d'absorber les baisses et de repayer en période favorable «ceux qui ont fait plus d'efforts», comme les plus jeunes.  

Le syndicat refuse aussi qu'on permette aux patrons de trancher si les négociations ne débouchent pas sur une entente après trois ans. Il faudrait plutôt alors nommer un conciliateur, plaide-t-on.

Et pour les déficits déjà enregistrés, pas question pour le SCFP de toucher aux acquis. «Ce serait briser un contrat signé en bonne et due forme», justifie M. Ranger.

Même si le rapport d'Amours dit vouloir protéger les régimes à prestation déterminée, il les rend moins avantageux aux yeux des employeurs, et les fragilise donc, ajoute-t-il.

Déposé en avril dernier, le rapport d'Amours comptait 21 recommandations, dont la majorité pour réparer les régimes à PD. On proposait aussi de mettre en place une rente longévité, à cotisation égale pour employeur et employé, pour la moitié des Québécois qui ne cotisent pas à un régime de retraite.