Même si la gestion de l'offre, un «intouchable pour le Québec», n'est pas encore exclue des négociations, Pauline Marois se dit «assez positive» face au dernier droit dans les négociations sur l'accord économique et commercial global Canada-Europe. Elle ne veut pas créer «d'embûches».

Les accords commerciaux relèvent du fédéral. Le Canada peut donc ratifier cet accord sans obtenir l'appui du Québec. «Sauf qu'on peut par nos propres lois et règlements créer de telles embûches que ça peut être difficile de le mettre en oeuvre. On pourrait ne pas appliquer certaines parties des ententes», a indiqué la première ministre du Québec lundi, lors de sa mission économique à Londres.

Mais elle ne prévoit pas faire d'obstruction. «On s'est donné nous-mêmes l'obligation d'entériner cet accord par un vote à l'Assemblée nationale», a-t-elle indiqué.  Elle se garde une petite marge de manoeuvre. «Nous verrons à l'étape finale, s'il y a des choses avec lesquelles nous ne sommes pas d'accord, comment on peut encore influencer ces orientations.»

Le gouvernement péquiste est favorable à l'entente. Il y a 70% des exportations canadiennes qui vont aux États-Unis. C'est la plus faible proportion depuis l'ALENA en 1988. L'accord ouvrirait au Canada le plus grand marché commun du monde. Selon Ottawa, l'accord augmenterait la croissance économique d'un point de pourcentage.

«C'est quand même un marché de 500 millions de personnes, rappelle la première ministre. Ça peut avoir d'énormes impacts. On a vu que les accords de libre-échange en Amérique du Nord ont eu un impact très significatif sur notre commerce extérieur.»

L'automne dernier, la Coalition avenir Québec s'inquiétait par contre que trop de choses restent sur la table. Elle mentionnait la gestion de l'offre en agroalimentaire, le prix des médicaments, les marchés publics d'Hydro-Québec et des autres contrats gouvernementaux et municipaux ainsi que la possibilité d'imposer des fournisseurs locaux dans les transports.

Mme Marois dit ne pas vouloir négocier sur la place publique. « On va continuer de s'assurer que nos marchés intérieurs sont protégés. Dans les autres cas, il y a des restrictions que nous avons mises, dont nous avons fait état. Je m'en informerai auprès de notre négociateur (Pierre-Marc Johnson), pour voir si nous pouvons arriver à une entente», a affirmé Mme Marois.

Les partis devaient signer l'entente avant la fin 2012. Ils ont demandé un délai additionnel. Un accord pourrait survenir en février.