L'avionneur français Dassault espère voir le Canada opter pour son avion de chasse lors de la révision du remplacement de ses CF-18 vieillissants. Alors qu'explose la facture pour le F-35 américain, toujours en développement, Dassault vante la maîtrise des coûts de son Rafale, appareil qui a déjà réussi l'épreuve du combat.

Le gouvernement canadien a annoncé à la mi-décembre recommencer à zéro le processus de remplacement de ses vieux CF-18. La veille, un rapport avait révélé que le choix du Canada d'acheter 65 F-35, un avion américain toujours en développement, coûterait 45 milliards de dollars sur 42 ans, plutôt que les 16 milliards initialement annoncés en 2010.

«Il y a un coup à jouer. Le Canada est potentiellement le premier pays qui pourrait remettre en cause le F-35. Nous ne pouvons pas ne pas l'accompagner», a indiqué mardi au quotidien français Les Échos le nouveau PDG de Dassault, Éric Frappier. L'avionneur, qui fait partie des entreprises approchées par Ottawa, estime que le Rafale constitue «une des meilleures alternatives» au chasseur américain dont le développement connaît d'importants ratés.

Alors que l'appareil américain accumule les retards de production, le Rafale a déjà fait ses preuves. L'appareil est entré en service en 2004 dans l'armée de l'air française et plusieurs d'entre eux ont d'ailleurs été utilisés lors des frappes de l'OTAN en Libye.

Il reste que, après avoir connu un bon succès avec l'exportation de l'ancêtre du Rafale, le Mirage 2000, Dassault a seulement enregistré des échecs dans la vente son nouvel avion de chasse. Considéré par plusieurs pays, l'appareil a systématiquement fait chou blanc, aucun pays ne l'ayant finalement acheté. Cette série noire pourrait toutefois bientôt prendre fin puisque l'Inde s'apprêterait à confirmer en avril prochain l'achat de 126 Rafale, pour une facture de 10 milliards. Sans tenir compte du coût d'entretien, le pays payerait ainsi chacun de ses appareils 80 millions, alors qu'Ottawa évaluait que chacun de ses F-35 lui coûterait 246 millions.

Malgré l'optimisme affiché par l'avionneur français, plusieurs experts soulignent qu'il serait étonnant de voir Ottawa opter pour un avion de l'Hexagone. Après tout, le Canada a lui-même participé au programme de développement du F-35, souligne Les Échos.

Au-delà du F-35, le Rafale aura toutefois plusieurs concurrents qui ont connu davantage de succès à l'exportation, dont le Gripen du suédois Saab, l'Eurofighter Typhoon et le F/A-18 Super Hornet de Boeing.