Le mur fiscal qui guette les États-Unis inquiète les entreprises québécoises impliquées dans le secteur de la défense, mais elles demeurent quand même confiantes de voir les parties en arriver à une entente.

«Maintenant que l'élection est passée, j'ose espérer qu'ils seront capables d'arriver à un compromis», a déclaré à La Presse Affaires le président et chef de la direction de CAE, Marc Parent, à l'occasion du sommet organisé par l'Association des industries aérospatiales du Canada (AIAC) à Ottawa.

CAE, qui fabrique des simulateurs de vols et offre des services de formation, tire environ 50% de son chiffre d'affaires du secteur de la défense.

M. Parent a noté que son entreprise vivait déjà dans un environnement instable depuis un an et demi.

«Il n'y a pas d'annulation de commandes, mais il y a des délais, a-t-il expliqué. Les gens qui doivent passer les commandes attendent de voir ce qui va se passer.»

Le président et chef de la direction d'Héroux-Devtek, Gilles Labbé, a rappelé que la situation ne préoccupait pas uniquement l'industrie aérospatiale.

«Tout le monde est inquiet sur la planète, a-t-il souligné. Il y a des propositions du côté des républicains et du côté des démocrates. Ça semble aller dans la bonne direction.»

Il a noté qu'Héroux-Devtek continue à tirer son épingle du jeu en dépit de la réduction des budgets de la défense dans plusieurs pays, notamment parce que la société est très présente dans le marché secondaire de la réparation et le remplacement de composantes.

Le vice-président de la planification stratégique de l'entreprise d'équipement électronique CMC Esterline, Claude Chidiac, a aussi admis son inquiétude au sujet du mur fiscal, mais il a fait valoir que les coupes dans les budgets de la défense pourraient entraîner certaines occasions d'affaires. «La moitié de ce que nous faisons, c'est la modernisation de vieux appareils, a-t-il expliqué. Quand les programmes sont comprimés pour de nouveaux avions, ça stimule souvent la modernisation d'anciens avions.»