Les entreprises canadiennes semblent se préparer à une période économique difficile et incertaine, affirme la Banque du Canada dans une étude rendue publique lundi.

L'enquête trimestrielle réalisée par la banque centrale auprès des dirigeants de 100 entreprises à travers le pays démontre que le monde des affaires s'inquiète de l'avenir davantage qu'il ne le faisait il y a trois mois, et qu'il se prépare en conséquence.

L'étude témoigne d'un ralentissement général des prévisions en ce qui a trait aux ventes, aux investissements et à l'embauche, a indiqué la banque.

Les responsables du crédit des entreprises font état, en revanche, d'un accès plus facile au crédit, même s'il est permis de douter que plusieurs dirigeants choisiront de s'en prévaloir.

«Les résultats de l'enquête de l'automne donnent à penser que, dans un contexte marqué par une croissance lente de l'économie mondiale et une incertitude concernant la demande, les firmes ont modéré leurs attentes à l'égard de l'activité économique», a écrit la banque centrale.

«Les entreprises font en général preuve de davantage de prudence pour ce qui est des décisions d'investissement à court terme et cherchent à réduire leurs coûts», a-t-elle ajouté.

La banque a expliqué que les entreprises les plus exposées aux problèmes de l'économie mondiale comptaient aussi parmi celles qui ont le plus revu leurs attentes à la baisse, surtout dans le secteur manufacturier.

Pendant ce temps, la demande pour les produits de base et la stabilité de l'économie canadienne sont causes d'optimisme pour les dirigeants, a indiqué la banque.

Les conclusions de l'enquête devraient jouer un rôle dans les prochaines annonces de la banque en matière de politique monétaire et de perspectives économiques, qui doivent toutes deux avoir lieu la semaine prochaine. Les économistes s'attendent pour la plupart à ce que le gouverneur de la banque, Mark Carney, maintienne inchangés les taux d'intérêt et réduise davantage ses prévisions de croissance.

Dans l'ensemble, les répondants se sont montrés plus pessimistes qu'ils ne l'étaient il y a trois mois.

En ce qui concerne les ventes, les entreprises qui s'attendent à ce que leurs ventes ralentissement par rapport au rythme observé lors des 12 mois précédents sont aussi nombreuses que celles prévoyant une hausse.

Au chapitre des investissements projetés, une donnée clé pour la croissance de l'économie, les résultats sont légèrement meilleurs. Trente-sept pour cent des entreprises prévoient augmenter leurs investissements lors des 12 prochains mois, 29% prévoyant plutôt diminuer leurs dépenses.

Par ailleurs, les compagnies qui projettent d'accroître leur main-d'oeuvre au cours des 12 mois à venir sont plus nombreuses que celles qui prévoient procéder à des mises à pied.

«Les intentions d'embauche ont reculé dans toutes les régions», a constaté la banque.

«Plusieurs répondants ont cité les gains de productivité générés par les récents projets d'immobilisations, les efforts déployés pour réduire les coûts ou les conditions de la demande au nombre des facteurs ayant une incidence sur leurs décisions d'embauche», a-t-elle ajouté.