Une étude du Conference Board du Canada dresse un portrait plutôt rose de la situation économique des francophones du pays. Ils ont, selon les données de l'étude, des salaires plus élevés et ils sont moins souvent chômeurs que la population générale.

Les francophones du Nouveau-Brunswick font cependant exception dans ces deux cas.

Dans son étude, qui utilise des données de 2006, le Conference Board se vante de présenter «le tableau le plus complet jamais réalisé de l'apport économique direct de l'espace économique francophone au pays».

Ainsi, le taux de chômage des francophones du Québec était de 6,2 pour cent, comparativement aux 7 pour cent de la population générale. À Terre-Neuve-et-Labrador, l'écart était plus grand: 15,2 pour cent de chômage chez les francophones et 18,6 pour cent chez la population générale. Mais au Nouveau-Brunswick, ils étaient 10,9 pour cent de chômeurs francophones contre 10 pour cent de chômeurs de toute appartenance linguistique confondue.

Pour ce qui est du revenu moyen des travailleurs, là aussi les Acadiens du Nouveau-Brunswick traînent de l'arrière: ils recueillent environ 1000 $ de moins en revenu annuel moyen que l'ensemble des travailleurs.

Par contre, partout ailleurs au pays, les francophones gagnent plus que la moyenne de la main-d'oeuvre totale. Un écart de moins de 200 $ au Québec mais de plus de 11 000 $ à Terre-Neuve-et-Labrador.

Le Conference Board note cependant que les francophones produisent seulement 19,4 pour cent du produit intérieur brut canadien alors qu'ils représentent 22 pour cent de la population. Son explication: 11,1 pour cent des travailleurs francophones oeuvrent dans l'administration publique; c'est presque le double des 5,7 pour cent des travailleurs en général. Et selon le Conference Board, «ce secteur (l'administration publique), qui n'a pas une productivité aussi élevée que d'autres, ne contribue donc pas autant au PIB».

L'étude a été préparée à la demande du Regroupement des gens d'affaires de la capitale nationale. Selon ses calculs, chaque dollar de PIB provenant de l'espace économique francophone contribue 0,52 dollar de PIB additionnel. Le Conference Board insiste ainsi sur la complémentarité des deux espaces économiques du Canada.

«Loin de chercher à faire l'apologie de l'espace économique francophone, cette étude montre toute la complémentarité entre l'activité économique de l'espace francophone du Canada et l'activité économique de l'ensemble du pays», écrit le Conference Board.