Bonne nouvelle pour l'entrepreneuriat et l'économie au pays: la Banque de développement du Canada (BDC) a enregistré des profits beaucoup plus importants que prévu l'an dernier, en grande partie parce les entreprises canadiennes dans lesquelles elle investit sont en bonne santé financière.

La BDC a enregistré des profits de 533 millions l'an dernier, dépassant largement ses prévisions de 248 millions. L'organisme fédéral, dont la mission est de soutenir les entrepreneurs du pays, explique la différence par «l'amélioration de la santé financière» de ses clients.

«On a 30 000 clients à travers le pays. Et ce qu'on voit, c'est que les résultats financiers de nos entreprises sont encore bons et que les bilans demeurent sains. Dans le contexte actuel, c'est une très bonne nouvelle pour notre économie», a expliqué Jean-René Halde, président et chef de la direction de la BDC.

La BDC a ainsi pu réduire ses prévisions pour pertes de 775 à 619 millions au cours de la dernière année, et a fait augmenter ses produits d'intérêt de 723 à 760 millions.

De là à conclure que les entrepreneurs canadiens traversent le contexte économique actuel le coeur léger et en sifflotant, il y a un pas que le grand patron de la BDC ne franchit pas.

«Prétendre qu'il n'y a pas d'inquiétude chez les entrepreneurs, ce serait mentir. On sent l'inquiétude et on sent l'incertitude», dit M. Halde.

Des prêts de 3,8 milliards

La BDC a d'ailleurs été assez sollicitée au cours de l'exercice 2012, prêtant 3,8 milliards aux entreprises canadiennes, contre 3,25 milliards l'an dernier.

«Notre niveau de prêt dépend essentiellement de la demande qu'on reçoit», explique M. Halde.

En plus des prêts, la BDC a aussi investi 126,8 millions en capital-risque, ces prêts à haut risque accordés à des entreprises souvent non rentables dans l'espoir de les voir percer.

Il s'agit d'une augmentation de 28% par rapport à l'exercice 2011. En entrevue à La Presse Affaires l'an dernier, M. Halde avait dit viser une augmentation de 35 à 40%.

Restructuration terminée

La BDC dit maintenant avoir terminé la vaste restructuration de sa division de capital-risque entamée en 2010, qui continue cependant de générer des pertes. Celles-ci ont atteint 42,7 millions l'an dernier.

«Notre espoir, c'est qu'à mesure que l'industrie va se replacer, on va s'approcher de la rentabilité», dit M. Halde, qui vise pour ça un horizon de «quelques années».

Dans son dernier budget, le gouvernement Harper a débloqué 400 millions pour tenter de relancer l'industrie du capital-risque au Canada, mais sans annoncer qui gérera ces sommes. Plusieurs acteurs de l'industrie ont dit souhaiter que ce mandat revienne à la BDC.

«Si on nous le demande, on le fera avec plaisir», a répondu à ce sujet M. Halde.