Le Canada pourra-t-il protéger le système de gestion de l'offre qui s'applique aux secteurs du lait, des oeufs et de la volaille depuis plusieurs années dans les négociations qu'il mène tous azimuts pour conclure de nouveaux traités de libre-échange ?

La question revient immanquablement à l'avant-scène de l'actualité chaque fois que le gouvernement Harper annonce le début de nouveaux pourparlers.

La semaine dernière, le NPD et le Parti libéral sont montés au créneau après que le premier ministre Stephen Harper eut annoncé que le Canada avait été admis aux négociations du Partenariat trans-Pacifique.

Ces négociations doivent aboutir à la création d'une vaste zone de libre-échange qui regrouperait 11 pays, quelque 658 millions d'habitants et un PIB totalisant 20 500 milliards de dollars.

Des pays qui participent aux discussions, notamment l'Australie et la Nouvelle-Zélande, veulent que le Canada mette fin au système de gestion de l'offre.

Certains analystes affirment que le Canada ne pourra faire autrement que de renoncer à ce système implanté il y a près de 40 ans s'il veut être pris au sérieux durant les pourparlers du Partenariat trans-Pacifique.

Mais la facture risquerait d'être salée pour le gouvernement fédéral. On estime qu'Ottawa pourrait devoir verser près de 30 milliards de dollars en compensation aux éleveurs et aux producteurs agricoles si on décidait de mettre fin aux quotas qu'ils détiennent.

Jusqu'ici, le gouvernement Harper a toujours défendu ce régime, même dans le cadre des négociations entre le Canada et l'Union européenne qui doivent déboucher sur un pacte commercial d'ici la fin de 2012.

Une promesse des conservateurs

Les conservateurs ont d'ailleurs promis noir sur blanc, durant la dernière campagne électorale, de protéger ce régime qui sert bien les intérêts des agriculteurs et des producteurs laitiers en leur garantissant un revenu annuel.

De passage à Saint-Narcisse-de-Beaurivage, dans Lotbinière, la fin de semaine dernière dans le cadre des festivités de la Saint-Jean-Baptiste, Stephen Harper a réitéré que le Parti conservateur était la seule formation politique à avoir pris un tel engagement durant la dernière bataille électorale.

L'Union des producteurs agricoles croit que le gouvernement Harper respectera sa parole en disant n'avoir décelé aucun indice qu'Ottawa songe à renoncer au système de mise en marché.