Des milliers d'employés de Pratt&Whitney Canada (P&WC) devront prendre un congé forcé de six jours, non rémunéré, pour aider l'entreprise à réduire ses coûts.

«La situation économique mondiale demeure difficile pour toute l'industrie de l'aéronautique et les activités de Pratt&Whitney Canada, a écrit le vice-président des ressources humaines de l'entreprise, Kevin Smith, dans une note aux employés la semaine dernière. Bien que nous soyons confiants que les marchés reprendront éventuellement de la vigueur, nous devons conserver une approche prudente et réduire les coûts autant que possible pour assurer notre croissance durable.»

Le motoriste a demandé à tous ses employés d'Amérique du Nord de prendre six jours de congé non rémunérés. Cette mesure ne touche cependant pas les employés syndiqués, qui sont au nombre de 2300 dans la région montréalaise. La convention collective de ces employés, représentés par la section locale 510 des Travailleurs canadiens de l'automobile, n'arrivera à échéance qu'en mars 2014.

Dans son message, M. Smith a indiqué qu'étant donné les besoins des clients ou les besoins opérationnels, certains employés non syndiqués ne seront pas tenus de prendre les six jours de congé.

À l'heure actuelle, il n'est pas possible de savoir combien d'employés seront touchés par la mesure parce que les diverses unités d'affaires sont encore à évaluer les besoins, a indiqué la porte-parole de P&WC, Annick Lambert, dans une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires.

Le motoriste emploie 6200 personnes au Canada, dont environ 5000 au Québec

En mars dernier, P&WC avait annoncé l'abolition d'une centaine de postes dans le monde, dont une quarantaine au Québec. Grâce à l'attrition, seulement 14 personnes avaient perdu leur emploi dans la province.

L'entreprise avait également mis en place une série d'autres mesures pour réduire les coûts, comme un gel des embauches, un moindre recours aux fournisseurs externes, une réduction des heures supplémentaires et une diminution des voyages.

Mme Lambert n'a pas voulu révéler la valeur des économies que P&WC espérait réaliser.

La société mère de P&WC, Pratt&Whitney, est également engagée dans un processus de réduction des coûts. L'entreprise a annoncé hier l'abolition de 300 postes, dont environ 200 au Connecticut, où est situé son siège social.

«Cette décision est nécessaire pour gérer prudemment notre structure de coûts tout en continuant à investir dans notre avenir, a fait savoir Pratt&Whitney. Le fait de mettre en oeuvre cette initiative maintenant, tout en continuant à investir dans de nouveaux programmes, place Pratt&Withney dans une position favorable à long terme et assure un avenir robuste pour l'entreprise, nos employés, nos clients et nos actionnaires.»

Mme Lambert a indiqué que, de son côté, P&WC ne prévoyait pas de nouveaux licenciements.