Le gouvernement fédéral canadien a lancé vendredi une campagne pour promouvoir auprès des provinces les avantages du futur accord de libre-échange avec l'Union européenne.Le gouvernement fédéral canadien a lancé vendredi une campagne pour promouvoir auprès des provinces les avantages du futur accord de libre-échange avec l'Union européenne.

L'accord avec l'UE «est de loin la plus ambitieuse initiative commerciale de notre histoire, dont la portée et l'envergure pourraient être encore plus grandes que l'historique Accord de libre-échange nord-américain» (ALÉNA), a déclaré vendredi le chef de file de cette opération de communication, le ministre du Commerce international Ed Fast.

Dix-huit ministres et parlementaires participent à la campagne.

«Vous, votre famille et votre communauté pourrez retirer des avantages réels et importants de cet accord», a-t-il insisté dans une allocution devant le Club Économique du Canada à Ottawa, ajoutant que le libre-échange bénéficierait autant à la pêche et à l'agriculture qu'à l'industrie automobile ou aux technologies de pointe.

Les négociations devraient être terminées avant la fin de l'année selon la présidence danoise de l'UE, mais des dossiers délicats, tels ceux des échanges de produits laitiers et de viande, restent encore à régler.

M. Fast a cité les chiffres d'une étude conjointe euro-canadienne, prédisant un accroissement de 20% du commerce bilatéral et un gain annuel de 12 milliards de dollars pour l'économie canadienne, ce qui se traduirait, selon lui, par une hausse de 1000 dollars des revenus d'une famille canadienne moyenne et la création de 80 000 emplois.

Par ailleurs, le ministre a dénoncé les «activistes qui militent contre le commerce» et font circuler «de fausses informations» au sujet de l'accord, comme ils l'ont fait, selon lui, au sujet de l'ALÉNA.

Il s'en est pris ensuite à la principale formation d'opposition, le Nouveau Parti Démocratique (gauche), et à son chef Thomas Mulcair, le qualifiant de militant «anticommerce».

Les services publics tels que la santé et l'éducation seront explicitement exclus du champ d'application de l'accord, a-t-il souligné, et «notre eau n'est pas à vendre».

Le ministre a cherché aussi à rassurer les responsables des collectivités locales qui craignent que leurs entreprises soient confrontées à la concurrence d'entreprises européennes.

«Les autorités locales resteront libres d'utiliser subventions, prêts et incitations fiscales pour soutenir les entreprises locales», a-t-il assuré, et «les marchés publics au dessous d'un certain seuil ne seront pas touchés par les obligations découlant de l'accord».

Les mêmes thèmes devaient être développés vendredi par les autres émissaires du gouvernement conservateur - avec des additions concernant chaque région - des côtes de l'Atlantique à celles du Pacifique.

Le ministre du Commerce international n'a pas évoqué l'obstacle qui risque de créer des difficultés pour la ratification de l'accord par tous les États membres de l'UE, à savoir les visas d'entrée imposés par le Canada aux ressortissants tchèques, roumains et bulgares, pour réduire l'afflux de demandeurs d'asile d'origine rom.

La tournée des ministres a été critiquée par le Conseil des Canadiens, une organisation non gouvernementale proche de la gauche altermondialiste, présente surtout au Canada anglophone.

Le responsable du Conseil des Canadiens de Calgary, en Alberta, Ted Woynillowicz, a déploré le «manque de transparence» du gouvernement sur le contenu des négociations, selon un communiqué, et a proposé aux ministres de «revenir et répondre à des questions difficiles du public» lors de rassemblements qu'il se dit prêt à organiser.