Les chefs de la direction financière des grandes entreprises canadiennes et américaines ne s'inquiètent pas des mêmes choses, mais ils sont de plus en plus inquiets quant à la situation économique à court terme.

C'est ce qu'indique le dernier sondage trimestriel de la firme Deloitte réalisé auprès des responsables des finances de quelque 80 entreprises de tous les secteurs d'activités au Canada et des États-Unis.

Première constatation, les chefs de la direction financière qui avaient commencé 2011 avec un certain optimisme sont devenus de plus en plus inquiets à mesure que l'année avançait.

Au dernier trimestre, ils n'étaient plus que 27% à se dire optimistes, comparativement à 60% au premier trimestre. L'effet conjugué de la crise de la dette en Europe et de la stagnation de l'économie américaine a fini par avoir raison de cet optimisme.

Deuxième constatation, les financiers canadiens sont encore plus pessimistes que les américains pour les mois à venir. Ils sont 28% à croire que les conditions économiques se dégraderont au cours de la première moitié de 2012, contre 12% pour leur vis-à-vis américains.

«Il y a une préoccupation croissante que le Canada pourrait subir davantage l'impact du ralentissement économique mondial que ce qui a été le cas jusqu'à maintenant», a commenté le responsable du sondage, Trevor Nakka.

Sur le plan interne, les chefs de la direction financière américains s'inquiètent particulièrement du chômage, tandis que les canadiens se préoccupent surtout de la réglementation en matière d'environnement, notamment de la déclaration des émissions de carbone.

Le niveau d'inflation, qui préoccupe peu les Canadiens, inquiète beaucoup les Américains, constate aussi le sondage. Inversement, les Canadiens sont inquiets des pratiques en matière de commerce international, mais pas les Américains.

Toutes nationalités confondues, les chefs de la direction financière se disent préoccupés par la croissance des revenus de leurs entreprises et de la stratégie à adopter pour tirer leur épingle du jeu.

De plus en plus, les marchés étrangers sont considérés comme une source de croissance plus intéressante que le marché domestique. En conséquence, les responsables des finances prévoient plus d'embauches à l'étranger que dans leur pays.

Au Canada, les répondants au sondage prévoient que leur effectif national n'augmentera que de 0,7% en 2012.