Le ministre des Finances, Jim Flaherty, n'envisage pas un budget fédéral austère ce printemps, a-t-il fait savoir alors qu'il s'apprête pourtant à effectuer des compressions de 5% à 10% dans tous les ministères et à se débarrasser au plus vite du déficit.

Le ministre a fait ces commentaires sur le budget mardi, peu après le dévoilement d'une pièce de monnaie en argent pour commémorer la guerre de 1812.

M. Flaherty a précisé que le prochain budget mettra l'accent sur la croissance économique et la création d'emplois.

«Si vous voulez voir un budget austère, allez en Grande-Bretagne», a-t-il lancé, lorsqu'on lui a demandé si celui du Canada allait faire office de régime minceur.

«Là (en Grande-Bretagne) vous verrez un budget austère avec des dizaines de milliers de travailleurs qui seront mis à pied, dans un pays qui se débat avec une situation fiscale très, très sérieuse.

«Ce n'est pas le Canada», a-t-il déclaré, voulant se faire rassurant.

Pourtant, le gouvernement a ordonné à tous ses ministères et agences de présenter des scénarios de compressions de 5% et de 10%, des coupes qui vont vraisemblablement affecter le nombre de fonctionnaires et aussi l'offre de services aux citoyens.

Redoutés par la fonction publique comme par les citoyens, les résultats de ces compressions seront connus au printemps. Et le gouvernement conservateur a aussi promis de se débarrasser du déficit d'ici 2015-16, ce qui ne peut que laisser présager un budget avec des dépenses strictes, afin d'atteindre ces objectifs.

L'idée est de s'assurer d'avoir un budget équilibré à moyen terme et, à long terme, d'avoir des finances solides et stables, a expliqué M. Flaherty.

La date du prochain budget n'est pas encore déterminée, mais elle sera choisie bientôt, a avancé le ministre.

Des rumeurs circulaient selon lesquelles le budget pourrait être déposé en février ou en mars, mais M. Flaherty a laissé entendre qu'il pourrait être finalisé plus tard que prévu.

Il a indiqué qu'il surveille la situation en Europe de très près, tentant d'anticiper les chocs externes de la crise de la dette et de ses effets potentiels sur le Canada.

Cela semble suggérer que le ministre attend de voir si les chefs d'États européens seront capables de contenir la crise financière qui y sévit avant de mettre la touche finale au budget fédéral.

Il est catégorique: les pays européens doivent mettre en oeuvre sans tarder leurs plans d'austérité.

«Le délai a toujours été l'ennemi pour la résolution de la situation en Europe», a-t-il insisté.

Le ministre s'est toutefois dit rassuré de voir que la croissance au Canada a été constante jusqu'à présent et que les conditions économiques semblent s'être améliorées aux États-Unis.