Des lock-out dans deux usines majeures de l'est du Canada - Rio Tinto Alcan à Alma, au Québec et une usine de locomotives à London, en Ontario - pourraient indiquer le début d'une année difficile pour les relations de travail.

Alors que son syndicat se prépare pour une ronde de négociations avec les constructeurs automobiles nord-américains et que les gouvernements cherchent à sabrer dans les dépenses, le président du Syndicat des travailleurs canadiens de l'automobile (TCA), Ken Lewenza, estime que 2012 pourrait être une année ardue en matière de relations de travail.

M. Lewenza croit que l'érosion du secteur manufacturier au Canada et le taux de chômage élevé sont les défis principaux des travailleurs à travers le pays - qu'ils soient syndiqués ou non et qu'ils travaillent pour le secteur privé ou public.

M. Lewenza rappelle qu'autant «les gouvernements provinciaux que fédéral ont annoncé qu'ils entendaient réduire leurs déficits en s'attaquant aux services aux citoyens» et que les services ne peuvent être réduits sans affecter les travailleurs qui les assurent.

Le climat difficile survient après que l'année 2011 ait vu Ottawa intervenir dans les conflits de travail chez Air Canada et chez Postes Canada en votant des lois de retour au travail ou en menaçant de le faire.

L'économiste en chef adjoint de Marché mondiaux CIBC inc., Benjamin Tal, croit que le marché de l'emploi ralentira et le taux de chômage augmentera cette année, ce qui diminuera le rapport de force des travailleurs.

Il s'attend à plus de conflits de travail, estimant que la situation actuelle au Québec et en Ontario représente un aperçu des mois à venir.

Toutefois, M. Tal estime que les travailleurs de l'Ouest canadien, où les secteurs des ressources naturelles explosent, verront les salaires augmenter en raison du manque de main-d'oeuvre qualifiée. C'est donc l'est du Canada qui devrait écoper, selon lui.