Les gens d'affaires au Canada et aux États-Unis pressent le premier ministre Stephen Harper et le président Barack Obama de s'attaquer aux nombreux obstacles à la libre circulation des biens et des personnes qui se sont dressés depuis 10 ans à la frontière canado-américaine.

Dans une lettre adressée aux deux chefs d'État à quelques heures de leur rencontre à Washington, demain, pour signer une entente créant un périmètre de sécurité nord-américain, ces gens d'affaires estiment que des emplois seront perdus si rien n'est fait pour améliorer la fluidité à la frontière.

«Au cours des 10 dernières années, les deux gouvernements ont réagi aux menaces en ajoutant des formalités frontalières et des obstacles plutôt qu'en remplaçant les politiques inefficaces ou insuffisantes par des politiques efficaces», affirment dans cette lettre le président de la Chambre de commerce du Canada, Perrin Beatty, et le président de la US Chamber of Commerce, Thomas Donohue.

«L'opacité de la frontière a entraîné des coûts énormes pour le commerce, les déplacements, le tourisme et la mobilité des citoyens. Nous assistons à la mise en place d'une frontière qui conviendrait mieux à deux adversaires méfiants qu'à deux amis et alliés loyaux», ajoutent-ils dans cette lettre obtenue par La Presse.

MM. Beatty et Donohue estiment que les deux pays sont en train de perdre les nombreux avantages économiques qu'avait procurés la signature de l'Accord de libre-échange nord-américain au début des années 90. Des investissements importants seront nécessaires pour corriger cette situation, notamment dans les infrastructures et les nouvelles technologies.

Ils soulignent aussi que ce n'est pas d'hier que les entreprises des deux pays se plaignent du nombre croissant de contrôles et de la hausse des frais, des temps d'attente et des contraintes à la frontière.

«Il faut faire tomber les obstacles qui entraînent des retards indus, nuisent à la productivité, ralentissent les chaînes d'approvisionnement et entravent la compétitivité tout en assurant la sécurité. Pour ce faire, il importe d'examiner les façons de faire actuelles et les mesures à prendre pour les améliorer», affirment-ils dans leur lettre.

Après 10 mois de négociations, M. Harper et le président Obama doivent annoncer à la Maison-Blanche demain les grandes lignes de l'entente visant à créer un périmètre de sécurité nord-américain.

Selon certaines informations, cet accord nécessiterait des investissements de 1 milliard de dollars de la part du gouvernement canadien afin de construire de nouvelles installations à la frontière et créer des programmes de collecte de renseignements personnels sur les Canadiens qui quittent le pays en direction des États-Unis.

Les autorités américaines ont exercé des pressions sur le Canada pour qu'une telle collecte de données soit mise sur pied afin de renforcer la sécurité sur le continent.