Le président du Conseil du trésor, Tony Clement, affirme que la volonté de réduire les dépenses du gouvernement pourrait impliquer de mettre la hache dans des programmes en entier.

Devant un comité de la Chambre des communes, jeudi, il a expliqué que la réduction des dépenses n'aura aucun impact sur certains programmes, alors que d'autres seront amputés d'une portion de leur budget allant jusqu'à 10 pour cent.

«Dans certains cas, si le programme n'est pas jugé utile pour les Canadiens, la réduction sera de 100 pour cent», a mentionné M. Clement.

Il a été interrogé à savoir si le ministère des Anciens Combattants sera épargné par les coupes, comme c'est le cas aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Australie.

Au Canada, le ministère des Anciens Combattants a déjà entrepris une cure minceur de 226 millions $, affirmant que sa clientèle diminue.

Mais M. Clement n'a pas voulu s'engager à ce que les coupes s'arrêtent là.

Il a affirmé que le résultat de la révision des dépenses sera connu à temps pour le budget de l'an prochain. «Une fois cela fait, nous pourrons en débattre à la Chambre des communes, je peux vous l'assurer», a-t-il lancé.

Un comité évalue présentement des propositions émanant des ministères pour réduire leur budget d'entre cinq et 10 pour cent pour l'année prochaine.

De plus, la firme de consultants Deloitte et Touche a reçu un contrat d'une valeur de 19,8 millions $ pour réviser ces propositions et pour établir d'autres stratégies de réductions des dépenses.

Cet exercice fait partie des tentatives pour réduire de 4 milliards $ les dépenses du gouvernement afin de mettre un terme au déficit budgétaire. Le plan initial du gouvernement devait lui permettre de renouer avec l'équilibre budgétaire d'ici 2014-2015, mais cette cible a été retardée d'au moins un an.

Toutefois, M. Clement affirme que cette révision des dépenses implique plus que juste des coupes.

«Cet exercice consiste aussi à commencer la transformation des services publics pour que les Canadiens bénéficient d'excellents services, abordables et viables à long terme.»

Le député néo-démocrate Mathieu Ravignat a déploré que les conservateurs restent vagues sur ce que signifie pour eux la refonte des programmes.

«Les Canadiens ont un peu de difficulté à comprendre que vous coupiez des emplois dans les services publics alors que vous donnez des cargaisons d'argent à des consultants externes», a-t-il lancé. «Alors est-ce que cette transformation n'est pas un exercice de privatisation des services publics?»

M. Clement a répondu que le recours à des consultants n'est pas une décision idéologique.

«Nous l'abordons avec le bon sens, à savoir s'il y a une façon pratique et pragmatique de fournir des services aux Canadiens.»