Vingt-et-un chefs d'États et de gouvernements, dont le premier ministre Stephen Harper, convergent vers Hawaï pour une rencontre du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC), en fin de semaine.

Le Canada ne participera toutefois pas aux discussions menées par des pays plus petits qui vont de l'avant avec un projet de libre-échange beaucoup plus ciblé, le «Partenariat transpacifique».

Un ancien diplomate canadien soutient que même si les débats de l'APEC ne font pas souvent les manchettes, la participation du Canada à cette organisation demeure importante.

Selon Joseph Caron, qui a été le premier représentant du Canada à l'APEC en 1998, ce forum tente de concilier les intérêts de pays très développés sur le plan économique avec ceux de nations moins industrialisées. L'APEC permet une meilleure uniformisation des procédures douanières et des mesures de sécurité pour le transport de marchandises, a affirmé M. Caron, qui a aussi été plus récemment ambassadeur du Canada en Chine et au Japon.

Le Forum de coopération économique Asie-Pacifique est né à la fin des années 1980 dans le but de créer une zone de libre-échange dans la région d'ici 2020, pour faire contrepoids à la puissante alliance des pays européens.

Mais avec le bloc européen en déroute financière, les discussions de l'APEC prennent une importance plus grande, les marchés étant à l'affût de tout signe de confiance dans la croissance de l'économie mondiale.

Les ministres des Finances de la zone APEC ont déjà promis jeudi d'agir de façon décisive pour éviter que les problèmes financiers de l'Europe n'affectent le reste de la planète.

M. Caron prévient par ailleurs que le développement, en marge de l'APEC, du Partenariat transpacifique est tout aussi important. Les États-Unis, l'Australie, la Malaisie, le Vietnam et le Pérou négocient actuellement leur adhésion à cet organisme qui regroupe déjà le Chili, la Nouvelle-Zélande, Bruneï et Singapour.

Le Partenariat s'adresse aux pays qui sont prêts à progresser plus rapidement que le rythme imposé par l'APEC. Le Canada ne serait pas convaincu que son appartenance à ce nouveau club puisse servir ses intérêts, mais des experts affirment que le pays en est de toute façon exclu en raison de ses politiques de gestion de l'offre.

M. Caron croit que le Canada devrait au moins s'assurer d'une place autour de la table.

«Que le Canada ne participe pas à la vie d'une des régions les plus dynamiques du monde par le biais de divers instruments, y compris potentiellement celui-ci (...), bien comprendre les intérêts de tous les pays qui y participent, et la direction que tout cela prend, tout ceci est crucial à l'avenir du Canada», a estimé l'ancien diplomate.