Les Canadiens n'ont pas la berlue quand ils constatent que le coût de l'essence à la pompe est élevé, compte tenu du prix du pétrole brut, a reconnu mercredi la Banque du Canada.

En marge de la publication de son Rapport sur la politique monétaire, la banque centrale a confirmé que le coût de l'essence au Canada s'est apprécié davantage que celui du West Texas Intermediate (WTI), le pétrole brut de référence américain. Le coût de l'essence à la pompe ne recule pas non plus en même temps que celui du WTI, a dit la banque.

Cela ne veut pas nécessairement dire que les Canadiens sont arnaqués au moment de faire le plein, a tenu à préciser la Banque du Canada.

L'institution a expliqué que le coût de l'essence est habituellement composé du prix du brut, des taxes et de la marge de profit des raffineurs et détaillants. Les raffineries canadiennes, a expliqué la banque centrale, comblent seulement la moitié de leurs besoins avec le WTI, l'autre moitié provenant du pétrole Brent extrait en mer du Nord.

Le cours des deux pétroles était habituellement assez similaire. Mais depuis le début de 2011, une offre excédentaire de WTI a vu son cours tomber à environ 87$ US le baril, tandis que celui du Brent demeure à environ 109$ US le baril. La banque centrale a expliqué que dans ce contexte, le prix payé par les raffineries canadiennes pour leur pétrole brut est plus élevé que celui reflété par le WTI - ce qui explique pourquoi le coût de l'essence demeure relativement élevé à travers le pays.

La banque centrale ne s'est pas aventurée à commenter les profits récoltés par les raffineurs et les détaillants. Elle a toutefois prévenu que l'écart de prix entre le WTI et le Brent devrait persister pendant encore quelques années, ce qui devrait ensuite se traduire par un coût plus élevé à la pompe.