Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, est convaincu que le Canada réussira à éviter une nouvelle récession causée par les turbulences économiques mondiales.

M. Flaherty s'est cependant dit «relativement confiant» que cela n'arriverait pas.

Quelques minutes après que le ministre eut tenu ces propos, la Bourse de Toronto ouvrait en forte baisse, le dollar chutait sous la barre des 95 cents US et davantage de mauvaises nouvelles en provenance d'Europe laissaient entendre que la Grèce pourrait de plus en plus se retrouver en situation de défaillance.

À l'instar des marchés européens, la Bourse torontoise a trébuché. Après avoir affiché en milieu d'après-midi un recul de plus de 300 points, elle s'est ressaisie pour finalement clôturer à 11 177,91 points, en baisse de 73,93 points, soit 0,66 pour cent. Elle avait dégringolé la veille de 372 points.

«Si nous avions une espèce de récession mondiale, cela changerait les choses de façon dramatique», a déclaré M. Flaherty au sujet de l'approche du gouvernement.

«Mais je suis relativement confiant que nous allons voir une modeste croissance économique au Canada pendant un certain temps», a-t-il ajouté.

M. Flaherty a par ailleurs assuré que son gouvernement serait prêt à intervenir pour stimuler l'économie - quitte à retarder le retour à l'équilibre budgétaire - si les craintes de récession mondiale se confirmaient.

Il a également dit croire que la chute du huard était un phénomène temporaire attribuable aux investisseurs inquiets qui se tournent vers le billet vert parce qu'il est considéré comme une valeur refuge.

Alors que ralentit l'économie mondiale, la demande de pétrole, de cuivre, de céréales, de produits chimiques, de bois et d'autres ressources du Canada sur lesquelles reposent les exportations du pays depuis des années diminue également.

Cela va probablement se traduire par une croissance de l'emploi plus faible, ce qui, le cas échéant, rendra plus difficile pour les chômeurs canadiens, au nombre de 1,4 million, de se trouver du travail, et fera grimper le taux de chômage. Ce dernier est actuellement de 7,3 pour cent.

Le gouvernement fédéral subit quotidiennement la pression exercée par les partis de l'opposition - en particulier le Nouveau Parti démocratique (NPD) -, qui réclament l'abandon du scénario budgétaire présenté en mars, alors que l'économie semblait engagée sur la voie d'un rétablissement complet.

Peggy Nash, porte-parole du NPD en matière de finances, tient presque chaque jour une conférence de presse pour faire valoir que la situation s'est sérieusement détériorée depuis mars, et qu'une nouvelle approche est nécessaire. De son côté, le dirigeant libéral Bob Rae a dit croire la semaine dernière que le Canada pourrait se diriger vers une nouvelle récession.

Mme Nash et M. Rae estiment tous deux que les conservateurs de Stephen Harper courent le risque de ne pas être prêts, comme ce fut le cas à la fin de 2008, lorsqu'ils ont refusé de reconnaître que le pays se trouvait en récession jusqu'à ce que les trois partis d'opposition menacent de renverser le gouvernement, alors minoritaire. Ils jugent que du temps précieux a été perdu lorsque le premier ministre a prorogé le Parlement pendant près de deux mois pour éviter d'être défait.