Stephen Harper a profité de sa visite de deux jours à New York hier afin de courtiser les investisseurs américains. Son message était simple: le Canada représente un havre de stabilité économique pour quiconque souhaite brasser des affaires.

Le premier ministre, de passage dans la Grosse Pomme pour participer aux travaux des Nations unies, a rencontré derrière des portes closes un groupe de gens d'affaires influents afin de leur expliquer de vive voix les succès du modèle économique canadien alors que l'économie mondiale montre des signes de ralentissement inquiétants.

Le chef de la direction du New York Stock Exchange, Lawrence Leibowitz, le PDG de United Thechnologies Corp., Louis Chênevert, le co-PDG de Barclays Capital, Jerry de Missier, le vice-président de Goldman Sachs, Michael Evans, la PDG d'Avon, Andre Jung, et le PDG de Boston Properties et propriétaire du New York Daily News, Morton Zuckerman, ont notamment participé à cette rencontre avec Stephen Harper.

Dans une brève déclaration avant la rencontre, M. Harper a souligné les nombreux atouts qui font du Canada une place de choix pour investir: un secteur bancaire solide, un taux d'endettement public le plus bas des pays du G7, un taux de chômage de 7,3% - près de deux points de pourcentage de moins qu'aux États-Unis - et le taux d'imposition des entreprises le plus bas des pays du G7.

«Notre gouvernement concentre tous ses efforts sur l'économie. C'est notre priorité absolue et il y a des choses que nous faisons sur le plan national qui sont très bonnes», a affirmé le premier ministre devant ses hôtes.

«Le Canada a le secteur bancaire le plus solide au monde. Notre situation fiscale est relativement solide aussi si l'on compare notre endettement à celui des autres pays. Nos projections démontrent que notre économie va continuer de croître et afficher un meilleur taux de croissance que tout autre pays industrialisé. [...] Je dois aussi mentionner que nous gardons les impôts très bas», a ajouté M. Harper.

Depuis qu'il est au pouvoir, le gouvernement Harper s'est employé à réduire le taux d'imposition des entreprises afin d'encourager les investissements et la création d'emplois. Le taux d'imposition est ainsi passé de 18% à 16,5% au début de l'année et passera à 15% le 1er janvier 2012. Le taux d'imposition des sociétés est près de 10 points de pourcentage inférieur à celui des États-Unis.

Mais cette stratégie de réduire le fardeau fiscal des entreprises semble donner des résultats mitigés jusqu'ici. Il y trois semaines, le ministre des Finances, Jim Flaherty, a senti le besoin de semoncer les entreprises canadiennes. Il les a exhortées à être moins chiches en utilisant les importantes liquidités qu'elles ont accumulées depuis la crise de 2008 pour investir dans l'achat de nouveaux équipements et la création d'emplois.

M. Flaherty avait aussi dit espérer voir le secteur privé prendre le relais des gouvernements pour soutenir la relance économique au pays.

Selon certaines estimations, les entreprises canadiennes ont des liquidités qui atteignent maintenant les 500 milliards de dollars. M. Flaherty, qui s'est fait le champion de la réduction des impôts des entreprises depuis l'arrivée des conservateurs au pouvoir en 2006, souhaitait donc un certain rendement sur cet investissement d'Ottawa pour réduire le fardeau fiscal des entreprises.

À Ottawa, le NPD et le Parti libéral ont applaudi la décision de Stephen Harper de profiter de son voyage à New York pour courtiser les investisseurs. Mais ils ont aussi affirmé que le gouvernement Harper doit donner un nouveau coup de pouce à l'économie qui montre des signes de ralentissement en présentant un deuxième plan de relance.