Le gouvernement fédéral et la Banque du Canada tirent de nouveau la sonnette d'alarme sur le niveau d'endettement des ménages canadiens, qui ne cesse d'augmenter dans un contexte économique difficile.

Le ministre des Finances, Jim Flaherty, a déposé mardi un projet de loi qui permettra officiellement à Ottawa d'intervenir avec plus de vigueur dans le secteur de l'immobilier afin d'éviter que les prêts hypothécaires contractés par les ménages canadiens ne dépassent leur capacité de payer.

Mercredi, le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, servira un avertissement aux Canadiens. Lors d'une allocution à Vancouver, il tentera de dissuader les ménages de contracter des prêts hypothécaires qu'ils ne seront pas en mesure de rembourser quand les taux d'intérêt grimperont.

Le ministre Flaherty a rappelé que les taux étaient actuellement très bas et que cette situation ne durera pas éternellement. Les taux d'intérêt ne peuvent être revus qu'à la hausse, a-t-il affirmé, et les Canadiens doivent se préparer à voir leurs paiements mensuels monter en flèche.

Le problème, c'est que le seul outil dont dispose Mark Carney pour intervenir afin de dynamiser la reprise économique, qui semble de plus en plus fragile, est la manipulation des taux d'intérêt.

La Banque TD estime qu'il est hautement improbable que M. Carney hausse les taux d'intérêt avant le début de l'année prochaine. Et lorsqu'il le fera, ce sera probablement moins radical que prévu, selon l'institution financière.

«La banque (du Canada) n'est pas si confiante sur le fait que l'économie atteindra son plein potentiel à la mi-2012», a affirmé mardi le chef économiste de la Banque TD, Craig Alexander.

«L'économie est probablement plus affectée par les modifications des taux d'intérêt qu'auparavant étant donné le taux d'endettement des ménages et les effets de la bulle immobilière», a-t-il fait valoir.

La hausse des taux d'intérêt ralentirait l'économie puisque les ménages consacrent une part importante de leur budget aux versements hypothécaires.

L'impact d'une telle augmentation se ferait donc ressentir dans plusieurs secteurs de l'économie, puisque les dépenses des ménages diminueraient.