La livraison du courrier sera paralysée par une grève vendredi matin à moins que Postes Canada et le syndicat qui représente ses travailleurs en milieu urbain s'entendent sur une nouvelle convention collective.

Le Syndicat des travailleurs des postes (STTP) a déposé hier une offre qu'il qualifie de «finale» à la société d'État, assortie d'une date butoir. Faute d'une entente, il déclenchera une grève à minuit dans la nuit de jeudi à vendredi.

Après sept mois de négociations, le débrayage est désormais le seul moyen de pression qui puisse forcer la main de Postes Canada, a affirmé le président du STTP, Daniel Lemelin.

«On veut savoir à quelle enseigne loge l'employeur, s'il est toujours aussi intransigeant sur les reculs majeurs qu'il a mis sur la table, a-t-il dit. Dans les trois prochains jours, on va savoir s'il répond. S'il n'agit pas, on est prêts à utiliser la grève pour forcer la négociation.»

Le syndicat affirme que trois demandes patronales font obstacle à une entente. L'entreprise souhaite réformer la manière dont le courrier est trié et livré, ce qui inspire des craintes chez plusieurs employés. Postes Canada veut aussi établir une nouvelle échelle salariale pour ses futurs employés, qui seront payés moins que les travailleurs actuels. Elle souhaite par ailleurs changer le régime des congés de maladie.

La société d'État rétorque qu'elle ne peut faire autrement que de revoir son modèle d'affaires. Le volume de courrier qu'elle traite a baissé de 17% en cinq ans, à mesure que le télécopieur et le courriel gagnaient en popularité.

«Le syndicat semble prêt à interrompre les services postaux même si notre offre prévoit des augmentations de salaire, un régime de retraite et une sécurité d'emploi assurée, a déploré la porte-parole de Postes Canada, Anick Losier. Il y a des problèmes réels à Postes Canada et on ne peut pas commencer à les régler sans faire de gros changements à l'entreprise pour en assurer la viabilité.»

Les 45 000 travailleurs de Postes Canada dans les villes sont sans convention collective depuis la fin du mois de janvier. Ils se sont dotés d'un mandat de grève, effectif depuis mercredi dernier.

En cas de débrayage, c'est la totalité du service des postes qui sera paralysé, y compris les secteurs desservis par les employés en milieu rural. Postes Canada et son syndicat se sont toutefois entendus pour que les chèques de pension et d'assistance sociale continuent à être livrés advenant une grève.