Le prochain budget que présentera le gouvernement de Stephen Harper sera presque identique à celui que les conservateurs avaient déposé avant le déclenchement des élections.

«Il y aura quelques changements, mais essentiellement, il s'agira du budget qui a été présenté le 22 mars», a affirmé le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, à des journalistes après un discours à Toronto.

Le ministre a précisé qu'il y aurait une mise à jour de la situation économique parce que davantage de données sont disponibles.

«Il y a certains éléments qui se trouvaient dans notre plateforme (électorale) qui pourraient se retrouver, ou non, dans ce budget», a indiqué M. Flaherty.

Les conservateurs doivent toujours négocier une entente avec Québec au sujet de l'harmonisation des taxes de vente.

Le gouvernement québécois est d'avis qu'Ottawa et lui doivent négocier une entente comparable à celles conclues récemment avec d'autres provinces à ce sujet.

«Nous devrons, je crois, prévoir une provision pour cela, parce qu'il s'agit d'un engagement que nous avons pris durant la campagne électorale, a expliqué M. Flaherty. Nous avons comme cible d'arriver à une entente d'ici le 15 septembre.»

Le ministre des Finances a également fait savoir que le prochain budget, qui sera présenté en juin, englobera des mesures visant à réduire à un taux de 15 pour cent l'impôt des sociétés canadiennes, et ce, à compter du 1er janvier 2012.

Autant le Nouveau Parti démocratique que le Parti libéral avaient manifesté leur opposition à ce projet lors de la dernière campagne électorale.

Les partis d'opposition soutenaient que le gouvernement devrait plutôt annuler de précédentes baisses d'impôts accordées aux sociétés pendant que le pays était aux prises avec des déficits.

Toutefois, le Parti conservateur et son chef, Stephen Harper, ont récolté une importante majorité lors des élections, le 2 mai, et seront donc en mesure de faire adopter le budget sans crainte qu'il soit rejeté.

M. Flaherty a indiqué que sa priorité demeurait la quête de l'équilibre budgétaire.

Toutefois, a-t-il noté, une baisse du taux d'impôt des sociétés permettra d'attirer les investissements étrangers sans pour autant créer «des problèmes reliés à la dette ou au déficit».

Des documents du ministère des Finances montrent que la réduction du taux d'impôt sur le revenu des sociétés - de 18 à 16,5 pour cent de 2010 à 2011, puis à 15 pour cent en 2012 - se traduira, pour l'exercice financier 2011-2012, par des recettes en moins de 1,6 milliard $. Pour l'année suivante, les pertes en revenus s'élèveront à 3,9 milliards $, alors qu'elles se chiffreront à 10 milliards $ sur trois ans.

Jim Flaherty estime malgré tout que son gouvernement renouera avec l'équilibre budgétaire en 2014.