Le Fonds monétaire international (FMI) a haussé lundi ses attentes vis-à-vis de la croissance économique canadienne pour l'année en cours, dans un rapport où l'organisation met en garde contre les menaces que pourraient représenter la hausse du prix du pétrole, l'instabilité politique au Moyen-Orient, l'inflation en Chine et la crise de la dette en Europe.

Dans ses nouvelles prévisions, le FMI table sur une croissance économique de 2,8% pour l'économie canadienne en 2011, comparativement à 2,3% dans ses prévisions précédentes.

L'économie canadienne a crû de 3,1% en 2010.

«L'évolution économique du Canada au cours des 12 derniers mois a été similaire à celle des États-Unis, le rythme de l'activité ralentissant en milieu d'année», a indiqué le groupe dans son rapport.

«Cette décélération tenait non seulement à la faiblesse de l'activité aux États-Unis qui plombait les exportations canadiennes et à la forte augmentation des importations du fait des dépenses d'investissement sur fond d'appréciation de la monnaie, mais aussi au fléchissement d'une partie de l'économie intérieure.»

Le FMI a en outre réduit ses attentes pour le Canada en 2012 à 2,6%, comparativement à 2,7% dans ses perspectives précédentes. Selon le rapport, les risques pour le Canada en 2011 sont à la baisse.

«Les aléas sont plutôt négatifs, le principal risque sur le plan intérieur étant une dégradation des marchés financiers et du patrimoine des ménages», a indiqué le FMI.

«Les principaux risques externes sont un niveau d'activité plus faible que prévu aux États-Unis et une résurgence des problèmes de dette souveraine en Europe».

Le FMI prédit une croissance de 4,4% de l'économie mondiale cette année. Pour les pays industrialisés, la hausse devrait se chiffrer à 2,4%. Le rythme dans les pays en émergence, dont la Chine, pourrait atteindre 6,5%.

Ces prévisions sont comparables à celles dévoilées par le FMI en janvier. Le seul changement majeur concerne le rythme de croissance des pays industrialisés, qui a été abaissé d'un dixième de point de pourcentage.

«La reprise économique mondiale gagne en vigueur, mais elle n'est pas équilibrée», a affirmé l'économiste en chef du FMI, Olivier Blanchard, à des journalistes.

Selon M. Blanchard, il sera important pour les pays qui affichent de larges déficits gouvernementaux, comme les États-Unis, de faire des progrès pour reprendre le contrôle de ces déficits. En même temps, les pays avec de grands excédents commerciaux, comme la Chine, devront en faire plus pour faire grimper la demande nationale et non seulement se fier si lourdement aux exportations pour générer la croissance économique.