Pendant la récession de 2009, le taux de chômage a grimpé deux fois plus chez les immigrants québécois que chez les personnes nées au pays.

En fait, cette année-là, le taux de chômage a crû de 1 point de pourcentage chez les personnes nées au pays, alors qu'il a bondi de 2,6 points chez les immigrants âgés de 15 ans et plus.

Cette donnée ressort d'une étude sur la participation des immigrants au marché du travail en 2009, qui vient d'être publiée par l'Institut de la statistique du Québec.

Plus spécifiquement, le taux de chômage s'est établi cette année-là à 7,6% chez les natifs, alors qu'il était de 13,7% chez les immigrants au Québec.

Le taux de chômage plus élevé des immigrants est un phénomène qui est loin d'être propre au Québec; les statisticiens le remarquent dans la majorité des pays de l'OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économique), notamment au Canada.

Au Canada, le taux de chômage atteignait 10% chez les immigrants en 2009 et 7,8% chez les natifs. Là encore, le taux de chômage a augmenté de 1,9 points chez les natifs et de 2,9 points chez les immigrants.

Toutefois, le taux de chômage des immigrants diminue de façon systématique selon leur durée de résidence au pays.

Ainsi, au Québec, le taux de chômage des immigrants était de 22,4% chez les immigrants très récents, soit une durée de résidence inférieure ou égale à cinq ans, de 15,2% chez les immigrants ayant vécu ici entre cinq et 10 ans et de 10,7% chez les immigrants qui sont ici depuis 10 ans et plus.

De même, le taux de chômage des immigrants diminue à mesure que leur niveau d'études augmente, comme c'est le cas pour les personnes nées ici.

Ainsi, le taux de chômage chez les immigrants qui n'ont pas de diplôme d'études secondaires atteint 25,2%, alors que celui des immigrants qui ont un diplôme universitaire tombe à 10,3%.

Également, les immigrants qui ont obtenu leur diplôme au Canada affichent un taux de chômage moindre que ceux qui ont décroché leur diplôme à l'étranger. Ainsi, ceux qui ont obtenu leur dernier diplôme au Canada affichent un taux de chômage de 8,5%, soit seulement 0,9 point de plus que celui des personnes nées ici.

Là encore, le phénomène n'est pas propre au Québec. L'Institut de la statistique souligne une recherche qui a démontré que «l'obtention d'un diplôme dans le pays d'accueil permet d'avoir une formation reconnue et crédible aux yeux des employeurs et aussi d'apprendre les codes sociaux», comme l'organisation du milieu du travail, sa hiérarchie, etc.