Les négociations de l'accord de libre-échange le plus ambitieux de l'histoire du Canada sont retardées de quelques mois. C'est ce qu'a indiqué le Parti conservateur dans un communiqué de presse jeudi matin.

Annoncées en mai 2009, ces négociations devaient à l'origine aboutir à l'intérieur d'un délai de deux ans, ou à tout le moins avant la fin de 2011.

Mais le communiqué de presse des conservateurs indique qu'un «gouvernement conservateur réélu visera à compléter les négociations bilatérales de libre-échange avec l'Union européenne d'ici 2012».

Un proche collaborateur de Stephen Harper a indiqué que ce retard «de quelques mois seulement» était dû en partie aux élections, qui ont selon lui retardé le processus de négociations. Une première série d'offres doit être échangée en avril.

Le chef conservateur est dans la capitale néo-écossaise jeudi matin. Au cours d'une conférence de presse dans le port, il a réitéré son intention de conclure cet accord et celui avec l'Inde.

M. Harper a affirmé que ces négociations avec l'Inde, annoncées il y a quelques mois, seraient conclues en 2013. C'est la première fois qu'une date est avancée à cet égard.

Le gouvernement Harper poursuit depuis quelques années une offensive de négociation de ces accords bilatéraux à travers le monde. Il souhaite ainsi pallier la paralysie des négociations multilatérales et diversifier une stratégie commerciale majoritairement axée sur les États-Unis.

L'accord négocié avec l'Union européenne est décrit par le Canada comme l'accord le plus ambitieux de son histoire, plus encore que l'ALENA. Il ouvrirait la porte à certains marchés publics pour les compagnies européennes ici et abolirait des obstacles réglementaires au commerce et à la circulation de la main-d'oeuvre, entre les différentes provinces.

Ottawa anticipe que cet accord « pourrait se traduire par une augmentation annuelle de 12 milliards de dollars du produit intérieur brut du Canada ».

Stephen Harper a vanté son bilan en matière de négociations commerciales et mis en garde contre le risque posé par les autres parti face à cette approche. « De nouveaux accords de libre-échange ont été signés avec huit pays et des négociations sont en cours avec 50 autres partenaires », a-t-il déclaré.