Un an après les Jeux de Vancouver, la horde de touristes qui devait déferler dans la ville olympique se fait toujours attendre. Il y a eu plus de nouveaux touristes à Montréal en 2010 que dans la ville hôtesse des Jeux d'hiver.

Mais le gouvernement de la Colombie-Britannique ne s'inquiète pas de cette première année post-olympique plutôt modeste au plan touristique. «Les Jeux furent formidables pour notre industrie touristique. Notre objectif à long terme était de doubler notre nombre de touristes entre 2005 et 2015 grâce aux Jeux olympiques et nous sommes en voie d'atteindre cet objectif», dit Margaret MacDiarmid, ministre de l'Éducation et du Tourisme de la Colombie-Britannique, qui estime que la vigueur du dollar canadien et les difficultés économiques aux États-Unis n'ont pas aidé son industrie touristique en cette année olympique.

«Pouvez-vous imaginer ce que seraient nos chiffres de tourisme si nous n'avions pas eu les Jeux olympiques?», ajoute Walt Judas, vice-président marketing et communications de Tourisme Vancouver.

Vancouver a tout de même vu son nombre de touristes passer de 8,11 à 8,43 millions en cette année olympique, soit 320 000 touristes supplémentaires. Il s'agit d'une hausse annuelle de 3,9%, mais une hausse inférieure à celle de Montréal (+4,5%, 326 000 touristes supplémentaires) et supérieure à celle de Toronto (+3,1%, 303 000 touristes supplémentaires).

Néanmoins, Vancouver n'a pas retrouvé sa popularité d'avant la récession auprès des touristes internationaux. En 2007, la capitale de la Colombie-Britannique a accueilli 8,91 millions de touristes. Trois ans plus tard, ils étaient 8,43 millions de touristes, soit une baisse de 5,4%.

Dans toute la Colombie-Britannique, le nombre de touristes internationaux qui ont passé au moins une nuit a augmenté de 3,9% entre janvier et novembre 2010, selon les chiffres du gouvernement provincial. En guide de comparaison, les touristes internationaux ont augmenté en moyenne de 2,3% durant la même période au Canada.

L'économiste québécois Thomas Lemieux, qui enseigne à l'Université de la Colombie-Britannique, n'est pas étonné des chiffres touristiques décevants de sa province d'accueil en 2010. «Je n'ai jamais vraiment cru à la manne de touristes après les Jeux olympiques, dit-il. La vigueur du dollar canadien n'aide pas et comme Vancouver est déjà relativement connue comme destination touristique, l'effet olympique est définitivement moindre. Il y a une classe moyenne qui se développe en Chine et qui aime voyager. S'il y a plus de touristes à Vancouver dans cinq ans, ce sera peut-être davantage parce que les Chinois s'enrichissent qu'à cause des Jeux olympiques, mais on pourra difficilement départager tout ça.»

Les Jeux olympiques ont séduit davantage les touristes européens et asiatiques, qui ont augmenté respectivement de 8,8% et 11,2% durant les 11 premiers mois de 2010. «Nous sommes maintenant une destination approuvée par le gouvernement chinois», dit la ministre MacDiarmid. Les touristes américains, eux, ont augmenté de 1,6% en 2010. Ils représentent 2,7 millions des 4,0 millions de touristes internationaux qui ont visité la Colombie-Britannique de janvier à novembre 2010.

Un domaine du secteur touristique qui a bénéficié des Jeux olympiques? Les congrès. La ville dispose maintenant d'un centre de congrès agrandi et rénové en prévision des Jeux au coût de 883,2 millions de dollars. L'an dernier, Vancouver a presque doublé son nombre de congressistes, passé de 90 000 à 170 000 personnes. «Et nous avons commencé seulement en mars à cause des Jeux, dit Walt Judas, de Tourisme Vancouver. Cette année, nous prévoyons attirer 220 000 personnes. En plus, les congrès amènent généralement les touristes les plus payants: ils dépensent en moyenne 300$ par jour, soit deux fois plus qu'un touriste régulier.»